RTR Japan/BECTN.

Vitale pour notre survie, l’alimentation occupe une place essentielle dans notre quotidien.

Mais parce qu’au fil des années nous avons su joindre l’utile à l’agréable, nous avons appris à nous délecter de toutes sortes de plats tous aussi succulents les uns que les autres, pour le plus grand bonheur de nos papilles gustatives.

Pourtant, il semble exister des aliments largement appréciés dans certaines régions du monde qui sont potentiellement dangereux pour notre santé, voire même trop dangereux dans certains cas…

5. Les baies de sureau noir

Kate Brady, Flickr

Arbuste très présent aux quatre coins de la planète, le sureau se reconnaît à ses petites fleurs blanches en bouquet, mais surtout à ses baies. D’un violet très foncé, presque noir, elles sont délicieuses lorsqu’elles sont cuites et transformées en sirop, en confiture ou en vin, leur goût ressemblant en tous points à celui des mûres ou des raisins très sucrés.

Également utilisées dans des préparations médicinales, elles constituent d’excellentes sources de fer, de vitamines B6, A et C, en plus d’être un antiviral naturel.

En outre, de nombreuses études ont prouvé que les baies de sureau noir jouent un rôle non négligeable dans la prévention de certains cancers, améliorent notre santé cardiovasculaire et diminuent les risques de diabète.

Par contre, lorsqu’elles sont consommées crues en trop grande quantité, ces dernières peuvent avoir des effets néfastes sur notre organisme.

Les petites graines contenues à l’intérieur des baies de sureau noir renferment du glycoside cyanogène, une substance végétale toxique qui, comme son nom l’indique, libère un poison létal : le cyanure.

Une intoxication à ce fruit entraîne généralement des nausées, des vertiges, une faiblesse musculaire, des vomissements et une forte diarrhée.

Même si elle se soigne rapidement, il s’avère que certains cas plus graves plongent les victimes dans le coma.

4. Le fesikh

Wikimedia Commons

Plat égyptien extrêmement ancien, le fesikh date de l’époque pharaonique. Alors que les eaux du Nil débordaient en hiver, elles se retiraient lentement à l’apparition du printemps, laissant derrière elles des milliers de poissons pourrissant sous le soleil de plomb.

C’est là que les Égyptiens, pour fêter la nouvelle saison, se sont mis à célébrer ce qu’ils ont appelé « Shem-el-nessim » (« Sentez la brise »), qui est la version arabe du lundi de Pâques.

Sauf qu’ici, ces derniers ont troqué les œufs en chocolat par ce fameux fesikh, un mets traditionnel à base des poissons en décomposition du Nil.

Bien évidemment, les Égyptiens aujourd’hui n’attendent pas que le fleuve se dessèche pour confectionner du fesikh. Ils achètent simplement du mulet qu’ils laissent sécher à l’air libre avant de les plonger dans de l’eau très salée pendant une quarantaine de jours.

Dégusté en famille ou entre amis durant la fête, si la bonne humeur et la joie sont au rendez-vous, l’odeur quant à elle se veut particulièrement nauséabonde. Cru et visqueux, le poisson sent la chair avariée.

Les risques sanitaires sont également très importants, car le fesikh provoque chaque année des infections plus ou moins graves en Égypte, lorsque sa préparation est négligée.

En plus des intoxications alimentaires, il peut être à l’origine du botulisme, une pathologie infectieuse très grave qui peut vite virer au pire si elle n’est pas traitée à temps, et qui cause notamment la paralysie de tous les muscles du corps, jusqu’à rendre la respiration impossible…

3. La méduse géante

Wayne Hsieh, Flickr

Créature marine venant tout droit du Japon, Nemopilema nomurai, plus communément appelée « méduse géante », mesure pas moins de 2 mètres de diamètre et pèse plus de 200 kg.

Alors qu’elle se faisait plutôt rare auparavant, une mystérieuse invasion, que l’on croit en partie due au nouveau barrage des Trois-Gorges en Chine, s’est produite durant l’été 2005 et n’a d’ailleurs jamais cessée depuis.

Le phénomène a aujourd’hui tellement pris d’ampleur que les pêcheurs locaux en trouvent par dizaines dans leurs filets qui ne supportent que très mal leur poids.

Face à ce problème grandissant, les marins japonais, qui voyaient leurs prises de saumons, calmars et autres espèces de poissons complètement écrasées et donc impropres à la consommation, ont pris l’initiative de les vendre en tant qu’aliment au lieu de se laisser abattre ou d’abandonner des milliers de méduses géantes pourrissantes sur le sol.

Malgré tous ces efforts, une difficulté de taille persiste, car cette méduse comporte une partie toxique qui libère un venin dangereux pour l’homme.

Bien qu’il suffise de la retirer et de cuire le reste du mollusque pour qu’il devienne inoffensif, il peut arriver que certains cuisiniers, par inadvertance, ne lavent pas bien ou ne cuisent pas assez la méduse géante.

Mais si vous avez l’âme d’un aventurier qui aime relever les défis, sachez que de délicieux entremets à base de méduse géante sont proposés au Japon. De la glace à la vanille au caramel beurre salé en passant par divers bouillons, ce cnidaire a su s’imposer dans les assiettes de nos voisins avec brio.

2. Le Fugu

Wikimédia Commons

Également appelé « poisson-ballon » ou « poisson-globe », le fugu est un animal marin un peu spécial. Particulièrement prisé au Japon, celui-ci se gorge d’eau quand il sent un prédateur arriver (d’où son surnom), et est surtout connu pour renfermer une substance très toxique dans ses organes internes (intestins, foie, ovaires) : la tétrodotoxine, une neurotoxine qui s’attaque directement aux transmissions nerveuses.

Pire encore, il ne suffit que de quelques minutes pour que l’ingestion de tétrodotoxine bloque toute activité cérébrale, entraînant inévitablement le trépas (causé par arrêt respiratoire entre 3 et 5 heures après l’avoir consommé).

Mais contre toute attente, cela n’empêche vraisemblablement pas les Japonais de vendre ou de manger du fugu, et ce, malgré son prix exorbitant qui avoisine la cinquantaine d’euros le kilo.

Ainsi, les chefs cuisiniers, qui sont spécialement formés pour couper précisément les parties toxiques, préparent toutes sortes de mets à base de fugu.

Ceci étant dit, un accident étant vite arrivé, les intoxications dues à ce poisson sont très fréquentes, et ce malgré le professionnalisme et l’attention des cuisiniers, car d’après les statistiques, le fugu fait à peu près entre cinq et une vingtaines de victimes par an.

Fort heureusement, ces chiffres ne cessent de diminuer au fil du temps, mais le risque reste de taille. Au début de l’année dernière (2018), cinq paquets contaminés à la tétrodotoxine provenant d’un supermarché de la ville japonaise de Gamagori ont été rappelés en urgence, soulevant un vent de panique sans précédent à travers tout le pays.

1. Le Casu Marzu

Wikimédia Commons.

Fromage originaire de la Sardaigne, une petite île italienne qui se trouve à l’ouest du pays, la préparation du Casu Marzu est on ne peut plus singulière. Après avoir confectionné un pecorino sardo, un fromage tout ce qu’il y a de plus normal à base de lait de brebis, les fromagers le laissent littéralement pourrir en y ajoutant de la Piophila casei, qui ne sont autre que des larves de mouches.

D’ailleurs, l’expression « Casu Marzu » se traduit par « fromage pourri ».

Pour ainsi dire, il s’agit là de faire fermenter le Casu Marzu jusqu’à ce que de petits vers d’une dizaine de millimètres apparaissent et se tortillent à l’intérieur, rendant au fil du temps la préparation molle, voire liquide en son centre.

Mais ce n’est pas le plus étonnant. Certains consommateurs préfèrent enlever les asticots avant, la tradition veut que l’on mange les larves avec.

Aptes à faire des bonds d’une quinzaine de centimètres, les consommateurs se voient obligés de couvrir d’une main le Casu Marzu et de l’autre leur bouche de peur que les vers ne s’échappent en sautant.

Et contrairement à ce que nous pouvons penser, ils continuent de vivre une fois qu’ils sont ingérés : capables de survivre à des conditions extrêmes, nos sucs digestifs ne semblent pas vraiment en déranger certains qui n’éprouvent pas la moindre difficulté à parcourir nos intestins.

D’autres vont même jusqu’à tenter de percer la paroi intestinale, provoquant une myiase gastro-intestinale au passage (une infection des intestins et/ou de l’estomac aux larves de mouches).

Cela va sans dire, la commercialisation du Casu Marzu est strictement interdite pour des raisons évidentes de sécurité alimentaires.

Cependant, il est possible d’en trouver en Sardaigne, où il se vend au marché noir…


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