Nous avons beau avoir exploré la surface de la Terre de fond en comble, les profondeurs des océans quant à elles restent surement ce qu’il y a de plus mystérieux sur notre planète.

Obscures et secrètes, les abysses abritent de nombreuses espèces marines toutes aussi plus singulières les unes que les autres : du calmar à longs bras à la pieuvre mimétique en passant par le requin-lézard, les créatures qui vivent au fin fond des océans sont probablement ce que nous pouvons voir de plus extraordinaire, mais parfois de plus effrayant aussi…

5. Le calmar à longs bras

Si nous avons tous déjà vu un calmar, le calmar à longs bras (ou « Magnapinna ») quant à lui n’a encore jamais été remonté à la surface de la Terre.

C’est donc enfoui dans les profondeurs du golfe du Mexique que l’un des robots sous-marins de la compagnie pétrolière internationale Shell Oil Company est tombé nez à nez avec ce spécimen des plus étranges en novembre 2007 : un céphalopode géant à fines tentacules élastiques de près de 8 mètres de long.

Vivant à plus de 2 300 mètres de profondeur, le calmar à longs bras a été découvert pour la première fois en 1907, bien qu’il aura fallu attendre 8 décennies pour qu’on puisse le voir en images (1988).

D’apparence extraterrestre et disproportionnée, il laisse ses 10 tentacules se balancer doucement dans les abysses, attendant patiemment que ses proies s’y coincent.

Malheureusement, les scientifiques n’ayant jamais eu l’occasion d’étudier plus en détail les comportements ou les habitudes alimentaires de cette créature, nous ne savons pratiquement rien du calmar à longs bras.

4. Le requin-lézard

Espèce primitive vivant dans l’océan Pacifique et Atlantique, le requin-lézard semble être une espèce marine hybride : si sa tête ressemble effectivement à celle d’un lézard, son corps en revanche fait davantage penser à une anguille géante, tandis qu’il se comporte exactement comme un serpent lorsqu’il s’agit de chasser ses proies.

Ainsi, le requin-lézard est considéré comme l’un des animaux les plus rares, mais surtout les plus anciens au monde : une majeure partie de la communauté scientifique s’accorde à dire qu’il aurait quelque 165 millions d’années et se veut aujourd’hui classé comme étant une espèce menacée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Le requin-lézard mesure près de 2 mètres une fois adulte et vit généralement à pas moins de 1 500 mètres de profondeur, bien qu’il ne soit pas rare de les trouver à moins de 200 mètres de profondeur dans l’océan pacifique (et notamment au large des côtes Japonaises). Il se nourrit essentiellement de calmars, de pieuvres, de seiches ou encore de requineaux : pour les chasser, ce dernier se replie sur lui même puis saute sur sa proie, exactement comme le font les serpents, avant de les engloutir littéralement.

Mais comme pour toute créature abyssale, il est difficile de pouvoir étudier précisément les requins-lézards, que ce soit dans leur milieu naturel ou sur la terre ferme : en effet, le manque d’outils ne permet pas encore à la communauté scientifique de pouvoir analyser cette espèce qui vit au fin fond des océans, et les seuls spécimens remontés à la surface décèdent généralement peu de temps après leur capture, le climat sur Terre n’étant pas favorable à leur survie.

3. La crevette-mante (ou « squille »)

La crevette-mante, connue pour arborer des couleurs vives, présente une caractéristique des plus surprenantes : une vision absolument exceptionnelle.

Si les espèces animales connues pour avoir une vision beaucoup plus élaborée que la nôtre sont nombreuses (notamment les oiseaux, les poulpes ou encore les papillons), celle des crevettes-mante est largement au-dessus de tout ce que l’on peut imaginer : tandis que nos yeux sont dotés de seulement 3 photorécepteurs, elles en affichent à elles seules pas moins de 16, leur conférant ainsi le record de la vision la plus complexe et développée au monde.

À ce propos, les crevettes-mantes sont les seules sur Terre à pouvoir littéralement voir les ultraviolets et les champs électriques des ondes lumineuses (lumière polarisée).

En plus de ces capacités extraordinaires, il faut savoir que ses deux globes oculaires lui permettent une vision à 360 degrés et peuvent être utilisés indépendamment l’un de l’autre : contrairement à nous, les crevettes-mantes ne sont pas obligées de diriger leurs deux yeux dans un même et unique sens.

En outre, il a récemment été découvert que leur cerveau était également beaucoup plus complexe que ce que l’on pensait.

En 2017, une équipe de chercheurs qui a mené une étude sur plus de 200 crustacés d’espèces différentes a remarqué que le cerveau de la crevette-mante était composé de « corps de champignons » : si le nom peut faire sourire, il s’agit en réalité de centres particulièrement élaborés d’apprentissage et de mémoire qui, d’après certains scientifiques, leur seraient utiles pour se rappeler l’emplacement de leurs proies sur le long terme et ainsi savoir à quels endroits chasser.

2. Les bathynomes géants

Le premier bathynome (ou « isopode ») géant a été découvert en 1878 au large du golfe du Mexique.

Vivant entre 600 et 2000 mètres de profondeur, ils mesurent généralement entre 30 et 50 centimètres et pèsent près de 1,5 kg, mais malgré leur petite taille et leur apparence de langouste géante, ce sont de véritables prédateurs sanguinaires.

Carnivore et charognard, l’appétit du bathynome géant est insatiable : dès qu’une proie s’approche ou qu’il tombe sur un cadavre littéralement pourri, il le déchiquète, dévorant la chair jusqu’à ce qu’il n’en demeure plus rien.

En outre, ils sont aussi bien capables de manger au point de ne plus pouvoir se déplacer, que de ne pas manger du tout pendant des périodes extrêmement longues (parfois jusqu’à 4 ou 5 ans).

1. La pieuvre mimétique

Découverte en 1998, la pieuvre mimétique est l’un des animaux marins les plus étonnants et intelligents qui puissent exister : véritable caméléon des mers, elle imite à la perfection un nombre impressionnant d’espèces, trompant ainsi la faune marine avec génie.

Unique en son genre, elle vit au large des mers tropicales en Asie du Sud et se veut d’une flexibilité sans égal.

Du poisson plat aux crabes, en passant par la raie et même les coquillages, la pieuvre mimétique prend l’apparence d’une quinzaine d’espèces différentes en mimant leur forme, leur couleur, mais aussi leur comportement naturel.

Elle utilise ce don de la nature tantôt pour tromper ses proies, tantôt pour décourager ses prédateurs : lorsqu’elle croise l’un d’entre eux, au lieu de se cacher ou de risquer sa vie, elle arbore ingénieusement l’apparence du prédateur de son propre prédateur.

De même, lorsqu’elle souhaite approcher l’une de ses proies, elle se transforme automatiquement, lui faisant ainsi croire qu’elle est de la même espèce avant de la dévorer.

 

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