Fumer est à l’origine de nombreux problèmes de santé et une nuée d’études en témoignent. Beaucoup d’efforts sont déployés pour minimiser ce fléau et ses risques sur l’état de santé communautaire, mais beaucoup de progrès est encore à attendre.
Si certains pensent avoir trouvé une alternative intéressante aux cigarettes classiques, les spécialistes se sont mis d’accord sur le fait qu’elle ne soit pas si innocente que cela et qu’elle s’avère même être pire.
Une alternative aussi toxique
La chicha est souvent recommandée pour ses effets dits « moins dangereux » sur la santé en comparaison avec la cigarette commune, et pourtant, une récente étude a confirmé le contraire.
Le travail a été publié dans le American Journal of Cardiology et plusieurs paramètres ont été testés, dont : la fréquence cardiaque, la pression et la rigidité artérielles, les taux sanguins de nicotine et de monoxyde de carbone. Un groupe de 48 volontaires en bonne santé a participé au projet de recherche, tous des fumeurs de chicha.
Les analyses ont montré qu’une seule session de chicha, soit 30 minutes seulement, était suffisante pour augmenter la fréquence cardiaque de 16 battements par minute. La pression artérielle ainsi que la rigidité artérielle ont également été vu en hausse. Ce dernier paramètre est capital dans le diagnostic des maladies cardiovasculaires et de leur développement.
Un tel facteur de risque, impliqué notamment dans l’accident vasculaire cérébral (AVC), les crises cardiaques et l’hypertension a été comparable en incidence au danger que représente une cigarette fumée classique.
Des risques à connaître
« Nos résultats remettent en question le concept qui valorise le tabac narguilé aromatisé en tant qu’alternative plus saine à la cigarette, alors que ce n’est pas le cas. » a déclaré Mary Rezk-Hanna, Professeure assistante à l’UCLA School of Nursing et auteure de l’étude.
Cette dernière est considérée comme étant la toute première personne à réellement rechercher les effets de la consommation du tabac narguilé sur la rigidité artérielle. Cela devient intéressant en prenant en considération toutes les statistiques qui démontrent que pendant que le tabagisme classique est en nette diminution et est pratiqué par 19,6 % des jeunes, consommer de la chicha est en haute augmentation (18,2 %) surtout dans les milieux les plus influençables.
« Nous savons que les produits à base de tabac aromatisé sont généralement les premiers produits de tabac testés par les jeunes. » explique Rezk-Hanna. Et c’est justement là, le problème. Cette tendance de fumer du narguilé est populaire chez les jeunes pour ses gouts addictifs, essentiellement.
Pendant que la FDA (Food and Drug Administration) interdit l’ajout d’arômes artificiels dans les cigarettes habituelles, la chicha gagne du terrain et cela s’illustre dans les 2000 boutiques de tabac narguilé et dérivés recensés en Californie seule.
Ce constat est d’autant plus alarmant en considérant le fait que l’étude a pris en considération les résultats des paramètres analysés après seulement 30 minutes d’une session chicha. Ce créneau n’est que peu représentatif lorsque l’on sait qu’une session de narguilé peut durer des heures…