Il pourrait paraître normal pour des compagnies aériennes, de dresser des listes noires, en s’appuyant sur les rapports des services de renseignements.

Mais ce qui pourrait être extrêmement stupéfiant, c’est qu’un état établisse une liste de prénoms que les parents n’ont pas le droit de donner à leurs enfants. C’est le cas de l’Arabie Saoudite.

Le Royaume Saoudien diffuse régulièrement des listes de prénoms interdits destinées au personnel de l’agence de l’état civil dépendant du ministère de l’Intérieur afin de les inciter à proscrire toute déclaration de naissance d’un enfant dont le prénom s’y trouverait. La dernière compte 50 prénoms.

La raison de cette interdiction

Certains prénoms ont été rejetés parce qu’ils sont considérés comme blasphématoires, d’origine étrangère, non arabe ou no-islamiques ou en contradiction avec la culture ou la religion du royaume,

C’est le cas des noms occidentaux comme Sandy, Alice, Linda qui sont strictement interdits. D’autres prénoms sont arabes mais ils sont pourtant rejetés pour des considérations religieuses.

En effet, ils sont jugés hérétiques, comme les prénoms « Abdennabi » ou « Abdel Rassoul », qui signifient littéralement « serviteur du prophète » ou « du messager ». Or, dans l’Islam, on est exclusivement le serviteur de Dieu. Une approche que certains considèrent comme trop puritaine, trop rigide.

« Rama » qui renvoie au nom d’une divinité hindou, figure aussi sur la fameuse liste publiée par le ministère de l’intérieur saoudien.

D’autres noms arabes comme « Malek », qui veut dire « ange » en français, ou Nabi, c’est-à-dire « prophète », ou encore Jibril « Gabriel », ou bien Imen « foi » sont aussi exclus.

Malika, Amir, Soumouw qui ont des connotations royales et qui veulent dire, respectivement dans la langue de Voltaire « reine », « prince » et « excellence » sont aussi bannis, car les habitants, ou vassaux du royaume ne peuvent prétendre à concurrencer la famille royale dans ses titres de noblesse.

D’autres interdictions se révèlent plus politiques. C’est le cas, par exemple « d’Abdul Nasser » et de « Benyamin ».

Ces noms ne sont pas particulièrement injurieux envers les musulmans. Seulement, « Benyamin » qui, selon l’Islam, est le fils du prophète Jacob et le frère du prophète Joseph, est aussi le nom de l’actuel Premier ministre israélien.

Ekaterina Kuznetsova/Unsplash.

Le nom de « Abdel Nasser » est banni, seulement parce qu’il est le petit nom du non moins illustre président égyptien Gamal Abdel Nasser, figure emblématique du nationalisme arabe et qui fut en brouille totale avec l’Arabie Saoudite.

Cependant, certains prénoms sur la liste ne correspondent à aucune des catégories précitées, c’est le cas de « Bassil », « Bayan », « Abrar », etc. Les autorités saoudiennes ont laissé l’avantage de leur interdiction à la pure spéculation.

Liste des prénoms bannis :

MALAAK (Ange)
ABDUL AATI
ABDUL NASER
ABDUL MUSLEH
BINYAMIN (Benjamin en Arabe)
NARIS
YARA
SITAV
LOLAND
TILAJ
BARRAH
ABDUL NABI
ABDUL RASOOL
SUMUW (Altesse)
AL MAMLAKA (Le royaume)
MALIKA (Reine)
MAMLAKA (Royaume)
TABARAK (Béni)
NARDEEN
SANDY
RAMA (Avatar du dieu Vishnou)
MALINE
ELAINE
INAR
MALIKTINA
MAYA
LINDA
RANDA
BASMALA (Expression utilisée pour commencer les sourates du Coran)
JIBREEL (Ange Gabriel)
ABDUL MU’EEN
ABRAR
IMAN
BAYAN
BASEEL
WIREELAM
NABI (Le prophète)
NABIYYA (Prophète, au féminin)
AMIR (Prince)
TALINE
ARAM
NAREEJ
RITAL
ALICE
LAREEN
KIBRIAL
LAUREN


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