Le développement de la science et des technologies a permis de faire des découvertes majeures, mais aussi de reconsidérer certains faits scientifiques à l’aide d’expériences qui permettent de les affirmer ou de les démentir.

C’est ainsi qu’en juin 2017, des chercheurs ont réussi à filmer une réplication d’ADN pour la première fois, et ce qu’ils ont vu a remis en question l’hypothèse qu’ils avaient concernant ce phénomène.

Comment se fait la réplication de l’ADN ?

L’ADN est une macromolécule en hélice double brin qui contient l’ensemble de l’information génétique. Il est constitué de deux brins, un sens et un antisens, et chacun d’eux est, à son tour, constitué de deux types de bases azotées : les puriques (guanine et adénine) et les pyrimidiques (cytosine, thymine). Les deux brins sont liés par des liaisons hydrogènes entre la guanine et la cytosine ainsi que l’adénine et la thymine, on appelle ça des paires de base.

La réplication de l’ADN se fait en trois étapes :

Une enzyme appelée hélicase sépare l’hélice en deux brins en rompant les liaisons hydrogènes, et une primase aide d’autres protéines à se lier à l’ADN simple brin afin d’empêcher le double brin de se reformer. Il s’agit de l’étape de l’initiation.

Lors de l’étape de l’élongation, une enzyme nommée ADN polymérase se charge de la réplication de l’ADN. Celle-ci se fait toujours dans le sens 5’-3’, et c’est là qu’apparaît la notion de brin précoce et de brin tardif.

Le brin précoce est une réplication du brin antisens, il est créé de façon continu, et le brin tardif est créé de façon discontinue sous forme de fragments.

L’étape de terminaison vient, quant à elle, mettre fin à la réplication lorsque deux fourches se rencontrent ou lorsque l’une d’elles rencontre un signal de terminaison.

Pendant longtemps, les scientifiques ont cru qu’il y avait une coordination entre le brin précoce et le brin tardif lors de la réplication, et la vidéo que nous allons vous montrer a prouvé qu’il n’y en avait aucune.

La vidéo qui remet en question les études sur l’ADN

Dans une publication dans le journal Cell, des chercheurs du US Comprehensive Cancer Center révèlent une étude menée sur de l’ADN prélevé sur la bactérie E.Coli et disposé sur une lame de verre. L’échantillon a été marqué grâce à un colorant qui adhère à l’hélice double brin mais pas à un brin monocaténaire, afin qu’ils puissent observer l’hélice double brin lorsqu’elle forme deux nouveaux brins monocaténaires. On observe ainsi une réplication autonome de chaque brin indépendamment de l’autre.

Sur la vidéo, on peut observer des brins qui commencent à se former avant d’autres ou qui se forment nettement plus vite et ce, sans raison particulière. Ils ont aussi découvert qu’à cause d’un manque de coordination, l’hélice double brin avait dû incorporer une sorte d’interrupteur afin d’empêcher l’hélicase de la séparer et laisser le temps à la polymérase de la rattraper.

Cela soulève de nombreuses questions, notamment concernant les mutations génétiques qui sont responsables de cancers ainsi que de malformations congénitales, et que l’on attribuait autrefois à une désorganisation de la réplication.

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Illustration: ENERGY.GOV


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