Faheem Patel. Flickr

Au regard du prix auquel est vendu un MacBook en magasin, il serait dommage de voir son appareil complètement inutilisable au cas où ce dernier serait réparé par n’importe qui.

Et pourtant, c’est exactement ce qu’a annoncé Apple récemment concernant ses nouveaux modèles MacBook : dans le cas d’une casse ou d’une panne, la seule option que possèdent les propriétaires est de se rendre directement chez Apple pour faire réparer leur ordinateur.

Pour vérifier cette information, un groupe d’experts a tenté l’expérience et nous explique tout ce que nous devons savoir sur la question…

Une mesure de sécurité stricte de la part d’Apple

D’après les instructions d’Apple données aux différents points de vente, tous les appareils Mac dotés de la nouvelle puce T2, notamment le iMac Pro et le MacBook Pro 2018, sont équipés d’un killswitch, autrement dit d’une fonction intégrée qui a pour rôle de bloquer instantanément tout appareil qui, dans ce cas précis, aurait subi une réparation ailleurs que chez Apple.

Si aujourd’hui seuls deux modèles sont censés être concernés par cette mesure jugée drastique par bon nombre d’utilisateurs, il semblerait que la multinationale américaine ait également décidé, dans un avenir encore très incertain, de l’étendre à d’autres appareils via une mise à jour.

« Le killswitch entrera en vigueur pour toute réparation impliquant le remplacement de l’écran, de la carte logique, du top-case (clavier, pavé tactile et boitier interne) d’un MacBook Pro, ainsi que de la carte Touch ID sur iMac Pro, il se déclenchera si la carte logique ou le stockage flash sont remplacés. L’ordinateur ne fonctionnera à nouveau qu’après que Apple ou un fournisseur de services agréé Apple ait exécuté un logiciel de diagnostic appelé Apple Service Toolkit 2” peut-on lire depuis début octobre.

Depuis cette nouvelle, de nombreux experts ont décidé de mettre à l’épreuve leurs appareils Mac équipés de la fameuse puce T2, et contre toute attente, il semblerait que dans les faits, la réalité soit tout autre…

ifixit.

Quand les experts s’en mêlent

Ainsi, des techniciens employés chez iFixit ont tenté l’expérience : après s’être rendus dans un Apple Store pour acquérir un MacBook Pro Touch Bar 2018 (donc forcément doté de la puce T2), ils ont procédé à son démontage pour enlever l’écran et le remplacer, eux-mêmes, par un écran différent, sans passer par Apple.

En le rallumant, force était de constater que le nouveau MacBook Pro 2018 fonctionnait à la perfection.

La question qui se pose alors est de savoir pourquoi Apple aurait annoncé une mesure qui en réalité, n’est pas d’actualité : d’après certains experts, ce n’est pas parce que le killswitch n’est pas encore opérationnel à ce jour que cela veut forcément dire qu’il ne le sera pas prochainement.

De ce fait, les propriétaires de MacBook Pro 2018 ne devraient pas essayer d’effectuer une quelconque réparation sur leur appareil ailleurs que chez Apple, au risque de se retrouver avec un ordinateur complètement inutilisable juste pour faire des (fausses) économies.

De même, il est possible qu’il faille attendre la prochaine mise à jour logicielle pour que le killswitch puisse fonctionner.

Quoi qu’il en soit, la nouvelle décision de la multinationale ne plait évidemment pas à tout le monde, certains allant jusqu’à dire qu’il s’agit d’un moyen pour Apple de gagner de l’argent sur le dos de ses clients : « Il s’agit d’une campagne d’obsolescence continue. Ils veulent contrôler l’écosystème et apporter toutes les réparations nécessaires au réseau qu’ils contrôlent » affirme Kyle Wiens, le Directeur général d’iFixit.


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