Le règne animal regorge de créatures atypiques, de faits insolites, et de phénomènes comportementaux toujours plus surprenants.

Les fonds marins font partie des endroits les moins connus par les scientifiques, de par leur immensité, mais aussi la diversité des espèces qu’ils abritent. Parmi ces dernières, existent sûrement celles dont nous ne savons rien, par exemple, saviez-vous qu’en dépit de leurs nageoires, certains poissons optent plutôt pour la marche ?

Au nord de la Grande Barrière de Corail, en Australie, l’observation des profondeurs océaniques à l’aide du drone sous-marin RV Falkor a permis aux chercheurs du Schmidt Ocean Institute de découvrir une espèce de poissons ambulants, jamais repérée à cet endroit.

Habituellement retrouvée dans la région Indo-Pacifique, cette famille de poissons est classée parmi les Scorpaenidae, en raison de leur « piqûre » recouverte de mucus venimeux. Rhinopias agriloba est l’espèce aperçue par les caméras du RV Falkor dans la Grande Barrière de Corail, utilisant les nageoires pectorales pour arpenter le sol marin, ce qui lui a valu l’appellation de « walking fish ».

Robin Beaman, de l’Université James Cook en Australie, explique que l’observation de la créature dans cette région est une chose spéciale, étant donné sa localisation exclusive aux environs d’Hawaï. Ce n’est pas tout, au large du nord de l’Australie, ainsi qu’en Nouvelle-Guinée, les ichtyologistes ont décrit quatre autres espèces de requins marcheurs.

Ces dernières, n’atteignant pas un mètre de longueur, sont totalement inoffensives pour les humains. Toutefois, la Dre Christine Dudgeon de l’Université du Queensland, explique qu’il s’agit de prédateurs redoutables pour les petits crustacés et mollusques, de par leurs nageoires atypiques, leur permettant de traquer les fonds marins, mais aussi leur adaptation particulière aux environnements faibles en oxygène.

L’étude des requins marcheurs s’est étendue sur 12 ans — dans le cadre d’une collaboration entre l’Organisation Conservation International, la CSIRO, le Florida Museum of Natural History, l’Institut indonésien des sciences et le ministère indonésien des Affaires marines et de la Pêche.
Elle a permis de conclure que ces créatures ne partagent pas ces caractères particuliers avec leurs semblables proches, tels que les requins-bambou ni avec les parents éloignés, notamment les requins tapis, les wobbegongs et les requins-baleines.

Les scientifiques ont longtemps attribué l’existence de poissons à nageoires adaptées à la région spécifique d’Hawaï, toutefois, la découverte de plusieurs espèces dans le nord de l’Australie et de la Nouvelle-Guinée est inattendue, et appelle à des investigations plus approfondies aux alentours du continent australien.


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