C’est en plein milieu de la forêt amazonienne, entre le Pérou et le Brésil, qu’un drone de la FUNAI (la Fondation Nationale de l’Indien) a capturé les images d’une tribu amazonienne inconnue jusque là.
Tandis que notre société actuelle ne cesse de développer ses technologies et que nous misons de plus en plus sur des domaines comme l’intelligence artificielle, cette tribu nous renvoie à tout ce qu’il y a de plus naturel, dans son état le plus brut et certainement le plus fascinant.
Quand la technologie se met au service de la nature
En parcourant la région d’Amazonas, au sud-ouest du Brésil, le drone de la FUNAI a enfin réussi à photographier 16 membres de la tribu en plein cœur de leur clairière où l’on aperçoit, entre autres, un homme qui porte une sorte de lance.
Circulant paisiblement au beau milieu de petites barques en bois artisanales et de quelques outils rudimentaires entièrement fabriqués par leurs soins, les rares images qui ont été prises par le drone nous permettent de partir à la rencontre d’une des faces cachées de notre planète.
Connue depuis l’année 2017 par la FUNAI, mais encore jamais filmée auparavant, la tribu est, à ce jour, la 19e tribu isolée répertoriée de cette partie de la forêt amazonienne.
Pour arriver au-dessus de leur lieu d’habitation, la Fondation a dû parcourir pas moins de 300 km en moto, en bateau ou encore en camion, dont 120 km à pieds.
Si de prime abord nous pouvons penser que ces tribus sont coupées du reste du monde à cause de l’éloignement géographique de leur village, la réalité est tout autre : dans un peu plus de la moitié des cas, il s’agit d’un choix délibéré de la part des autochtones.
Une approche difficile
La FUNAI a déclaré que parmi les 19 tribus découvertes en Amazonie, 11 d’entre elles ne sont jamais entrées en contact avec le monde extérieur, dont cette tribu : « S’ils voulaient entrer en contact avec le monde extérieur, ils chercheraient des moyens de communiquer avec nous » a expliqué le coordinateur de la FUNAI Bruno Pereira.
Ainsi, il faut comprendre que leur emplacement n’est en rien une obligation qu’ils subissent, mais bien la résultante de traumatismes vécus par le passé : souvent considérés comme des indigènes indignes de vivre, les autochtones ont été persécutés à maintes reprises par les colons, les mercenaires ou encore les mineurs d’or, les bucherons…
En d’autres termes, le monde moderne ne les intéresse pas compte tenu de la violence inouïe dont ils ont été victimes.
À ce propos, une tribu voisine a entièrement été décimée en 1995 par des mineurs d’or qui sont allés jusqu’à se vanter de leur massacre, ne laissant « fièrement » qu’un seul survivant, complètement livré à lui-même.
Si cela nous parait on ne peut plus inhumain et d’une tristesse sans nom, telles sont pourtant les seules relations que les autochtones ont avec le monde extérieur.
Et bien que les intentions de la FUNAI soient bonnes et qu’elle n’a pour objectif que leur préservation, nous pouvons désormais comprendre pourquoi et combien cette approche peut s’avérer aussi délicate que rare.