Qu’ils vivent sur terre, dans les océans ou dans le ciel, les animaux fascinent l’être humain depuis la nuit des temps. Ces organismes vivants avec qui nous partageons notre planète se distinguent par leur extrême diversité. Les espèces se comptent par millions et chacune se différencie par une particularité propre à elle. Mais il arrive parfois que deux animaux se ressemblent au point de semer un sacré doute dans la tête des experts…

Théorie issue du Japon

Parmi les exemples les plus célèbres, on retrouve le globicéphale noir. Ce cétacé qui vogue dans les océans atlantique, pacifique et indien a longtemps fait figure de casse-tête pour les scientifiques.

La première personne à avoir émis l’hypothèse que ce mammifère marin ne constitue pas une seule espèce est le naturaliste japonais Yamase. Il a remarqué une différence dans la forme de la tête entre les globicéphales du nord du Japon pourvus d’une tête ronde (« Shiho ») et ceux qui se trouvent dans le sud du Japon dont la tête est carrée (« Naisa »). Ultérieurement, le zoologiste britannique J. E. Gray a lui aussi rédigé des articles sur ces descriptions.

Néanmoins, en dépit de leurs différences physiques, les baleines Shiho et Naisa avaient une telle ressemblance sur bien des aspects qu’elles étaient répertoriées dans une seule et même espèce. Les premières citées se limitant au nord du Japon et au Pacifique oriental, tandis que les secondes se trouvent dans cette zone et au-delà.

Répartition des globicéphales noirs dans le monde entier. Carte de Natalie Renier, Institution océanographique Woods Hole.

Importance de la génétique

« Alors qu’on pouvait s’attendre à retrouver une sous-espèce de baleine propre à chaque océan, on a découvert que les globicéphales noirs forment la même sous espèce, peu importe si on est dans l’océan Indien, Atlantique ou Pacifique occidental », a précisé dans un communiqué l’auteure principale, la Doctoresse Amy Van Cise, de la Woods Hole Oceanographic Institution.

En analysant l’ADN mitochondrial de 735 sujets appartenant à cette espèce, il a été prouvé que la morphologie de l’animal ne pouvait que s’orienter vers l’existence de deux espèces distinctes. La large étendue du Pacifique a semble-t-il fait office de barrière du fait des possibilités de sélection des aliments.

Cette étude est une pionnière dans le domaine des différences génétiques des globicéphales noirs. L’analyse des gènes de la baleine laisse la porte ouverte à d’éventuelles découvertes de nouvelles sous-espèces dans le futur.

« Il n’est pas possible de contrôler les animaux sur toute la surface terrestre sans une bonne compréhension de leur diversité », conclut Van Cise.


Contenu Sponsorisé

>