Les oiseaux rares que l’on découvre d’habitude sont plutôt connus pour leurs couleurs criardes. Cette fois en Nouvelle-Guinée, les ornithologues découvrent une autre espèce particulière des oiseaux du paradis, connus pour leur couleur noire profonde : le superbe oiseau du paradis « Vogelkop ».

Pendant très longtemps, le superbe oiseau était confondu avec ceux d’une autre espèce d’oiseaux du paradis, c’est d’ailleurs celle qui était la plus répandue.

Certaines particularités font toute la différence

Les deux espèces sont certes très répandues dans Nouvelle-Guinée, l’une des plus vastes régions tropicales restantes de la planète, mais la nouvelle espèce identifiée se trouve uniquement dans le Bird’s Head, ou Vogelkop, à l’extrême Ouest de l’île.

« Après avoir vu à quoi ressemble la forme de Vogelkop et son comportement dans la nature, il y a peu de doute sur le fait qu’il s’agisse d’une espèce distincte », explique Ed Scholes, biologiste évolutionniste du Birds of Paradise Project au Cornell University Lab of Ornithology. » La danse de la parade nuptiale est différente, les vocalisations sont différentes, les femelles ont un aspect différent, la forme du mâle est aussi différente. »

En comparaison avec la première espèce, le « superbe oiseau de paradis Vogelkop » ressemble plus à un visage qui fronce les sourcils, et se distingue par sa danse particulière illustrée par une vidéo qui montre également la différence entre la forme ovale de la cape de la première espèce lorsqu’elle est déployée pour la parade nuptiale, et la forme de la cape du mâle Vogelkop complètement différente, en forme de croissant avec à angles pointus.

La revue PeerJ a publié des données audiovisuelles plus nettes appartenant à Scholes et Timothy Laman, ornithologue et photojournaliste de la faune au Musée de zoologie comparée de l’Université Harvard.

Une richesse à préserver

Les oiseaux de paradis sont une famille d’oiseaux qui vivent uniquement en Nouvelle-Guinée, quelques îles environnantes et une petite partie de l’Australie adjacente. Le projet Oiseaux-de-Paradis du Cornell Lab est une initiative de recherche et d’éducation pour documenter, interpréter et protéger ces oiseaux, leur environnement naturel et la biodiversité de la Nouvelle-Guinée.

Les plumes des oiseaux du paradis contiennent des structures uniques obéissant à une nanotechnologie qui piège la lumière et crée un des noirs les plus profonds au monde : lorsque la lumière frappe une plume noire, elle trouve une surface irrégulière. Au lieu d’être réfléchie, elle rebondit à plusieurs reprises et
avec chaque rebond, un peu plus en est absorbé. La lumière se perd dans les plumes.

Cette nanotechnologie peut absorber jusqu’à 99,95 pour cent de la lumière entrante. C’est entre 10 et 100 fois mieux que les plumes de la plupart des autres oiseaux noirs, comme les corbeaux. Des valeurs proches des meilleurs matériaux absorbants que l’homme a pu confectionner, comme le Vantablack, qui absorbe 99,965 % de la lumière, à noter que, pour ce faire, les oiseaux du paradis utilisent uniquement des matériaux biologiques, à température corporelle.

Ces oiseaux s’en servent pour mettre en évidence d’autres couleurs scintillantes sur leur plumage dans certaines régions de leur corps, « Ils ont probablement développé comme une illusion optique, pour rendre les couleurs adjacentes plus lumineuses qu’elles ne le sont », explique McCoy de la Harvard University. Les oiseaux mâles utilisent cette illusion pour leur parade amoureuse.


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