Grâce aux progrès incroyables de la science, il est désormais possible de déterrer l’ossement d’un animal mort, il y a plusieurs millions d’années, et de l’examiner, pour en apprendre beaucoup sur son état de santé.
C’est le cas notamment d’un dinosaure à cornes herbivore, « Centrosaurus apertus », chez qui on vient de diagnostiquer un cancer des os agressif, en auscultant son tibia fossilisé.
En effet, une équipe de recherche composée d’un paléontologue, d’un pathologiste médical et d’un chirurgien orthopédiste a fait cette découverte, hors du commun, en réévaluant ce qui semblait, en apparence, être une simple blessure non guérie, datant de 76 millions d’années environ.
Les experts ont conclu qu’il s’agissait en réalité, d’un ostéosarcome, une tumeur qui atteint habituellement les humains, mais jamais les dinosaures.
Ce qu’il faut savoir c’est que, chez l’homme, cette forme de pathologie survient souvent à cause de la prise de stimulants de croissance et risque parfois d’atteindre les poumons, d’autres os, ou même le cerveau.
Par ailleurs, les restes de C. apertus qui ont conduit à cette révélation tout à fait unique en son genre, reposaient depuis 1989 au Royal Tyrrell Museum of Palaeontology.
Pour les besoins de la recherche, les médecins ont utilisé un scanner CT pour prendre des coupes transversales du spécimen. Ensuite, la reconstitution de l’image radiographique leur a permis de retracer l’évolution de la pathologie dans le fossile.
Selon la manière dont la tumeur a pu se propager dans l’os, les spécialistes ont estimé que l’animal a été malade longtemps avant sa mort. D’autre part, l’infection en était à un tel stade, que d’autres parties du corps du Centrosaurus ont sans doute été touchées, selon les experts. Mais cela reste une supposition qui ne peut être vérifiée, en l’absence d’éléments nécessaires à l’expérimentation comme les poumons spongieux.
Pour sa part, le paléontologue David Evans, suggère que ce trouble aurait été un handicap pour le dinosaure, qui en aurait fait une proie facile pour les prédateurs. Cependant, son mode de vie, dans un grand troupeau, aurait peut-être été un bouclier défenseur, qui l’aurait protégé, dans ses grands moments de faiblesse.
Après de plus amples études comparatives, les auteurs ont affirmé qu’un homme n’aurait jamais survécu à une tumeur aussi gravement répandue, et sans traitement.
Si cette étude nous apprend comment le cancer des os a évolué à travers les ères, elle nous dévoile également le côté vulnérable et, jusque là, insoupçonné de ces créatures préhistoriques.
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