Les microorganismes sont constitués par les groupes les plus anciens dans l’ordre de l’évolution biologique et cela en confondant toutes les espèces vivantes existantes ou ayant existé.
Pourtant et malgré leur longue histoire, la complexité de leurs mécanismes biologiques intrigue encore les scientifiques qui estiment qu’une bactérie, par exemple, cache encore des mystères insoupçonnables…
Une exploration intéressante
Une équipe internationale de chercheurs a fait une découverte étonnante pour la communauté scientifique de par le monde. La mise en évidence d’une espèce bactérienne très bien connue dans un environnement qui est très paradoxal à son habitat naturel était un résultat des plus inattendus.
La trouvaille en question ouvre une infinité d’interrogations sur les grands mystères de l’adaptation des espèces. La « biosphère sombre » désigne les microenvironnements enfouis profondément sous-terre. À plusieurs centaines de mètres sous nos pieds, ce monde très mal connu renferme bien plus de secrets que prévu.
Il est impossible et contraire à toute approche scientifique de dépasser toutes les étapes hypothétiques pour assumer des faits au préalable sans aucune méthodologie ni résultats palpables. C’est pour cette raison que Fernando Puente-Sánchez et son équipe du Centre National de Biotechnologie espagnol ont eu de la réserve avant d’annoncer leurs résultats : l’analyse d’un échantillon de roches prélevé à 613 mètres sous la surface de la Terre contient une espèce bactérienne qui, en toute logique, n’avait rien à faire là.
Il s’agit des cyanobactéries, une espèce photosynthétique. D’après ce dernier terme, il est facile de comprendre qu’elles sont strictement dépendantes de l’énergie lumineuse pour survivre. Puente-Sánchez, l’écologue espagnol, a d’abord pensé avoir fait une immense erreur qui mettrait en péril tout son parcours doctoral…
Une explication logique
« Mon doctorat n’avance vers nulle part. Mon conseiller va m’ôter la vie. » a-t-il confessé à National Geographic. Au final, c’était tout le contraire et cette erreur de jugement lui vaut désormais un tas d’éloges. Les cyanobactéries sont également appelées « algues bleues » et sont retrouvées un peu partout sur terre où un minimum de rayons solaires arrive à s’infiltrer. « Comment peuvent-elles survivre à 600 mètres sous terre ? » s’est longuement demandé Puente-Sánchez.
La réponse est finalement très simple, mais toujours aussi merveilleuse : l’hydrogène est la clé d’une telle survie extraordinaire, selon l’analyse génomique. Les espèces concernées par le prélèvement rocheux sont calothrix, chroococcidiopsis et microcoleus et elles seraient toutes capables de convertir l’hydrogène en énergie utilisable. Cela est possible grâce à la chaîne de transport d’électrons vers divers accepteurs contre de faibles taux d’énergie dans cet environnement hostile.
Ce mécanisme a déjà été identifié chez d’autres espèces bactériennes, mais à la différence des autres, celui mis en évidence par cette étude relève plus d’un mécanisme de survie que d’un processus alternatif à la photosynthèse.
« Notre description de cette niche écologique inconnue jusque là ouvre la voie vers des explications sur l’origine et l’évolution des cyanobactéries. » ont expliqué les chercheurs. « Aussi, leur présence potentielle dans les biosphères primitives ou actuelles aussi bien terrestres qu’extraplanétaires est à questionner… »