La microbiologie a fait beaucoup de progrès ces dernières années et a réussi à apporter de nombreuses solutions à des problèmes que l’on croyait insolubles. Aujourd’hui, il semblerait que le hasard ait encore bien fait les choses, et c’est tant mieux pour la communauté scientifique.

En effet, une momie de glace vient d’être retrouvée dans les Alpes italiennes, et ce qu’elle a révélé est particulièrement incroyable. Les randonneurs étaient loin de prévoir qu’ils feraient cette extraordinaire découverte, et pourtant, ce fut le cas, et ce n’est pour déplaire aux amoureux de la génomique.

Un visiteur du passé

Il s’agit en fait du corps gelé d’une chèvre-antilope, vieux de 400 ans, dévoilé dans le Val Aurina dans le Tyrol Sud, probablement par la séparation des glaciers des montagnes.

Le pauvre mammifère se sera certainement perdu et aura passé les 4 derniers siècles ensevelis sous la neige, jusqu’à ce qu’on vienne le déterrer. C’est d’ailleurs pour cela que seule la moitié de sa carcasse a été exposée.

Quoi qu’il en soit, l’animal sert maintenant de sujet d’étude pour les chercheurs, qui tentent de travailler sur ce genre de cadavre, tout en préservant son ancien ADN. Dans ce sens, Hermann Oberlechner avait tout de suite envoyé une photo de sa trouvaille au garde du parc, pour ensuite, en faire part au Département du Patrimoine culturel.

Hermann Oberlechner a découvert les restes d’un chamois vieux de 400 ans lors d’une randonnée dans le Tyrol du Sud. Il a dit que la peau de l’animal « ressemblait à du cuir, complètement glabre ».
Esercito Italiano/Commando Truppe Alpine

Étant la première personne à avoir vu la momie, il explique, également dans un communiqué, sa grande stupéfaction face à l’état du chamois, dont la peau était aussi lisse que du cuir ! Après son transport en hélicoptère par des sauveteurs du Corps de l’Armée alpine, le Laboratoire de conservation et de la recherche Eurac a reçu la bête maintenue à une température de -5°.

Un pas de géant pour la recherche

Les experts s’en serviront pour examiner les meilleures conditions de préservation de l’ADN ancien chez d’autres momies glacées. Cela les aidera à élaborer une véritable convention internationale pour l’entretien de ces dépouilles figées.

Le Directeur de l’Institut d’études des momies chez Eurac Research, Albert Zink, est enthousiaste à l’idée de mener cette expérience unique en son genre. Rappelons, cependant, qu’une autre momie de glace avait fait la une des médias, il y a peu de temps. Il s’agit de l’homme des glaces « Ötzi », dont la mort remonte à 5 millénaires au moins, à la frontière entre l’Autriche et l’Italie.

Le remarquable état de conservation du chamois permettra aux chercheurs d’améliorer les techniques de conservation des momies de glace, qui peuvent offrir une mine d’informations scientifiques. Il est stocké au laboratoire de conservation d’Eurac Research à 23 degrés Fahrenheit, soit à -5 degrés Celsius.
Esercito Italiano/Commando Truppe Alpine

Grâce à la façon dont il a été inhumé, il a pu en apprendre beaucoup aux scientifiques sur sa vie et ses activités. C’était apparemment un chasseur adepte de tatouages, souffrant de problèmes cardiaques et d’une maladie intestinale. Son décès n’aurait pas été accidentel, comme l’indique la pointe de flèche encore plantée dans son épaule gauche.

Les données obtenues sur l’état de Ötzi montrent qu’il est incomparablement bien conservé. Et qu’aucune autre momie ne saurait l’égaler !

Pour en revenir à la chèvre-antilope, Marco Samadelli, de Eurac Research, prévoit d’effectuer des tests sur le génome de la bête sous les conditions nécessaires à la conservation. Il estime que cela permettra à son équipe d’évaluer l’influence des changements de paramètres extérieurs sur l’ADN.


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