Public Domain, Pxhere

Pour un concept vieux de près de 200 ans, l’anesthésie reste presque un miracle. Nous ne comprenons toujours pas vraiment comment cela fonctionne ou pourquoi tant de produits chimiques non apparentés sur le plan structurel comme l’éther diéthylique, le chloroforme, l’isoflurane ou même le gaz noble Xénon, ont tous le même effet tranquillisant sur les animaux . Il est encore plus frappant de constater que ce groupe de substances agit non seulement sur les animaux, mais aussi sur les plantes…

Une découverte qui rend le mystère de l’anesthésie d’autant plus intéressant

Le fonctionnement des agents anesthésiques à l’échelle moléculaire n’est toujours pas compris. Une théorie populaire soutient que les anesthésiques pourraient agir sur des récepteurs spécifiques du système nerveux, mais le fait qu’ils agissent également sur les plantes, comme le prouve une étude récente publiée dans la revue Annals of Botany, même si elles ne possèdent pas de cellules nerveuses, complique encore ce mystère.

Dans le cadre de l’étude menée par des botanistes européens et japonais, les chercheurs ont utilisé des feuilles de mimosa, des vrilles de pois, des dionées attrape-mouche et des droséras.

Quand les dionées étaient exposées  à l’éther diéthylique, leurs pièges à épines restaient ouverts. La même concentration d’éther diéthylique immobilisait les vrilles de pois tandis que les feuilles de mimosa timides restaient ouvertes lorsqu’elles étaient touchées, et les feuilles des droséras ne se recourbaient pas pour capturer les mouches de vinaigre mortes.

Les botanistes ont cherché plus profondément à comprendre ces résultats…

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Des effets similaires sur les plantes et les animaux

Après avoir anesthésié une dionée attrape-mouche, les chercheurs ont examiné les potentiels d’action (les impulsions électriques) sur les surfaces de son piège à l’aide d’une électrode.

Sans anesthésie, les scientifiques pouvaient mesurer les impulsions, mais elles étaient perdues après exposition de la plante à l’éther diéthylique. Il a fallu environ 900 secondes pour que le potentiel d’action se rétablisse. Cela prouve que la substance a inhibé le système bioélectrique des plantes, comme chez les animaux et les humains.“Outre le fait d’animer des humains et des animaux, les potentiels d’action animent aussi bien les plantes, ce qui est d’une grande importance pour comprendre le comportement des plantes basé sur la cognition et l’intelligence”, indiquent les chercheurs.

Cette étude démontrent que les plantes réagissent aux anesthésiques de la même façon que les animaux, et qu’elles pourraient fonctionner comme des modèles alternatifs de test pour explorer l’anesthésie humaine.


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