Vous vous êtes peut-être déjà demandé ce que vous ressentirez au moment de votre mort. C’est une chose difficile à découvrir scientifiquement, si ce n’est impossible. Toutefois, des scientifiques ont cherché à expliquer ce qu’il se passait dans le cerveau humain à ses derniers instants. Et le résultat est tout juste surprenant.

Une activité prolongée

Une étude menée par une équipe de neurologistes de l’Hôpital Universitaire Charité, à Berlin a tentée de comprendre ce qu’il se passait au sein du cerveau au moment de la mort d’une personne. Pour ce, ils ont étudié les signaux électriques présents aux derniers instants du cerveau.

Bien entendu, cela s’est fait avec l’accord des familles et des proches, tout en sachant que les patients avaient subis des blessures fatales au cerveau qui les empêcherait d’être soignés un jour.

Les résultats présentés par l’étude sont assez surprenants, puisque les chercheurs ont pu prouver que même cinq minutes après que le cœur s’arrête de battre, le cerveau et ses cellules pouvaient encore fonctionner. Nous expliquerons comment cela est possible dans ce qui suit.

La découverte suggère que la conscience peut continuer à exister plusieurs minutes après que le corps a cessé de montrer tout signe de vie. Ce graphique montre la lecture capturée par des électrodes qui détectent une période initiale et une seconde période d’activité cérébrale. Dreier et Al/Annals of Neurology

Ces résultats vont dans le sens de ceux du biologiste Aristides Leão, qui ont été découverts dans les années 1940. En effet, ce dernier avait trouvé des résultats similaires sur des lapins, et il avait appelé ce phénomène « la dépression qui s’étend ».

Ce terme est développé par le docteur Jens Dreier, de l’Hôpital Universitaire de Berlin, qui indique qu’à la suite d’un arrêt circulatoire, il y a « une perte d’énergie électrochimique stockée dans les cellules du cerveau et l’apparition de processus toxiques qui mènent à la mort ».

Les neurologues surveillaient les signaux électriques dans le cerveau de neuf personnes à leur mort. Ce graphique montre comment la dépression s’est propagée. Dreier et Al/ Annals of Neurology

L’explication scientifique

En fait, les cellules se nourrissent de l’oxygène qui circule dans le sang ; c’est grâce à ce procédé qu’elles peuvent vivre et fonctionner. Lorsque le cœur arrête de battre, le sang ne circule plus dans le corps humain, et ainsi les cellules meurent rapidement.

Toutefois, ces dernières peuvent survivre durant environ cinq minutes, ce qui explique pourquoi le cerveau continue de « vivre » quelques instants même après la mort, s’il n’a pas été endommagé gravement.

Plus précisément, en leur sein, les neurones gardent les ions séparés les uns des autres. Les ions sont des particules chargées électriquement, et lorsque ces particules ne sont plus séparées à l’intérieur des neurones (à cause d’un manque d’oxygène dans le cerveau), elles relâchent une importante quantité d’énergie électrochimique.

C’est ce procédé que Aristides Leão a appelé « la dépression qui s’étend » et qui est caractérisé par une hyperactivité dans les neurones, suivie d’un silence instantané.

C’est ce « silence » qui indique la mort du cerveau en général (même si dans de rares cas le cerveau peut encore être sauvé à cet instant-là).

À la suite de cette « dépression », les neurones ont en général tous dépéris, et ils ne reviendront pas à la vie, en tout cas chez les humains. Mais dans certains cas chez les animaux, si le sang et donc l’oxygène reviennent suffisamment rapidement au cerveau, les neurones peuvent ainsi reprendre vie.

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Illustration: Thomas Schultz – <


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