Dans la majorité des grandes villes, les pigeons sont présents par centaines, voire par milliers dans certains cas : à Paris, les chiffres révèlent même qu’ils sont pas moins de 80 000.

Si la plupart des oiseaux sont craintifs et préfèrent les hauteurs, nous avons tous déjà remarqué que les pigeons, eux, préfèrent largement picorer des miettes de pain à même le sol et marcher lentement entre les rues.

La question qui se pose alors est donc de savoir comment, et surtout pourquoi, ces animaux sont arrivés dans les grands pôles urbains sans jamais craindre pour leur survie…

Un phénomène qui date de plusieurs milliers d’années déjà

À l’heure actuelle, il existe près de 400 millions de pigeons sur notre planète : si certains d’entre eux vivent en campagne, la plus grande partie, en revanche, réside dans les métropoles.

Mais ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui : à vrai dire, les recherches archéozoologiques prouvent qu’ils vivaient déjà au côté des humains en Mésopotamie ainsi qu’en Égypte, il y a de cela au moins 10 000 ans.

D’après les scientifiques, les pigeons étaient volontairement domestiqués par l’Homme pour pouvoir s’en nourrir.

Au fil du temps, remarquant qu’ils étaient particulièrement disciplinés, l’être humain a commencé à les utiliser comme moyen de communication longue distance, et c’est ainsi qu’est né le pigeon voyageur.

Wallner, Pixabay

Aussi, d’anciens textes démontrent que de nombreux navigateurs usaient de leur sens de l’orientation hors pair pour les aider à retrouver la terre ferme lorsque les membres de l’équipage se perdaient en cours de route.

Comprenant qu’ils pouvaient devenir des animaux de compagnie à part entière, des milliers de pigeons se sont vus vendus à des particuliers durant le 17e siècle : « Nous avons essentiellement créé un animal qui se débrouille très bien dans cet habitat original. Ils se sont adaptés aux villes parce que nous leur avons permis de vivre à l’aise avec les humains » explique le Paléontologue américain de l’Université de Caroline du Sud Michael Habib.

 

Un animal beaucoup plus intelligent qu’il n’y paraît

Contrairement aux autres oiseaux qui doivent se nourrir spécifiquement de vers, d’insectes ou de graines pour pouvoir survivre, les pigeons ont la capacité de manger à peu près tous les restes de nourriture possibles et imaginables : pour ainsi dire, tandis qu’un poussin ne pourrait que difficilement survivre s’il est livré à lui-même dans une ville, le pigeon pourra facilement s’adapter et trouver de quoi manger, surtout dans nos poubelles où les déchets alimentaires se comptent par milliers chaque jour.

Quant à leur nombre important, il est principalement dû au fait que les pigeons, à l’inverse de la plupart des espèces d’oiseaux, peuvent se reproduire toute l’année, sans avoir à attendre une quelconque période de reproduction. Pour avoir un ordre d’idées, une femelle peut donner à elle seule naissance à plus de 10 pigeonneaux par an, qui vivent généralement entre 5 et 10 ans.

Hrvojemargaretic, Pixabay

Mais ce n’est pas tout : au-delà de leur mécanisme biologique qui leur permet de s’adapter à notre environnement sans aucune difficulté, le pigeon regorge de facultés intellectuelles insoupçonnées.

« Les prouesses cognitives des oiseaux sont maintenant considérées comme de plus en plus proches de celles des humains et des singes », affirme le Professeur de Psychologie de l’Université de l’Iowa Edward Wasserman.

En effet, de nombreuses études ont prouvé que ces derniers ont des repères spatiotemporels presque aussi développés que les nôtres, et la communauté scientifique s’accorde à dire qu’ils ont même quelques notions de mathématiques, si bien qu’ils sont capables de classer et trier différents objets selon leur taille ou leur forme.


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