Luca Iaconelli/Unsplash

Le cerveau humain est certainement la partie la plus curieuse d’une structure déjà complexe et fascinante. Si de nombreux progrès ont vu le jour pour mieux comprendre les secrets de son fonctionnement, un long chemin reste à faire, parfois pour révéler les mécanismes les plus basiques.

Il existe des choses très subtiles que notre corps fait sans que l’on ait le temps de se poser des questions. Par exemple, cligner des yeux aussi fréquemment et continuer à avoir une vision très claire du monde était un mystère jusqu’à récemment.

Un lien étrange

En moyenne, un individu cligne des yeux une fois toutes les cinq secondes, principalement pour s’humidifier le globe oculaire. Pourtant, la vision ne s’assombrit pas comme elle devrait le faire. À titre de comparaison, tout devient noir lorsque nous fermons les yeux, même pour un court instant.

Comprendre pourquoi nos yeux arrivent à relever ce challenge est important pour faire le lien entre la perception et la mémoire, selon les spécialistes. Continuer à avoir une image stable, nette et sans interruption est fortement lié à la mémoire perceptive, un type qui a pour rôle d’interpréter les messages envoyés par les organes sensoriels en temps réel.

Les chercheurs spécialistes en neuroscience, Caspar Schwiedrzik et Sandrin Sudmann du German Primate Center et du Medical Center Göttingen, sont arrivés à identifier la région du cerveau responsable de cette fonction essentielle dans notre quotidien. En collaborant avec des scientifiques américains de la New York University, toute l’équipe a établi un plan d’étude visant des patients épileptiques : des électrodes ont été temporairement implantées dans leurs cerveaux et une série de tests a été menée.

Le cortex préfrontal médian est surligné en vert. Les endroits où l’activité cérébrale a été mesurée sont également indiqués par des points violets.
Représentation graphique du cerveau humain par Caspar M. Schwiedrzik, Sandrin S. Sudmann & all.

Afin de déterminer la « localisation » de la mémoire sensorielle dans le cerveau, deux treillis pointillés ont été présentés l’un après l’autre aux sujets sur un écran. Il leur a ensuite été demandé d’indiquer leur propre conception de l’orientation des deux schémas. Lorsque la réponse était identique, l’interprétation était que les sujets avaient utilisé leur première « impression » comme support pour décider de la deuxième réponse.

Le pouvoir des idées

Pendant toute la durée de l’exercice, l’activité neuronale du cortex préfrontal de chaque patient était enregistrée. L’un des sujets chez lequel une partie de la région étudiée a été précédemment retirée pour raison médicale n’a toutefois pas pu s’atteler à la tâche.

« Nos recherches ont montré que le cortex préfrontal médian calibre les informations visuelles simultanément avec les informations acquises et nous permet ainsi de percevoir un monde plus stable, même lorsque nous clignons brièvement des yeux. » a déclaré Caspar Schwiedrzik, premier auteur de l’étude.

« Même lorsque nous observons une expression faciale, cette information influence notre perception de la prochaine expression observée sur un autre visage. » a ajouté Schwiedrzik pour expliquer que le même principe s’applique pour les fonctions cognitives supérieures.

Cette étude a donc réussi à démontrer que le cortex préfrontal médian joue un rôle important dans la perception et le comportement dépendant du contexte. Le prochain objectif est d’étudier le rôle que joue la confiance dans sa propre perception dans l’efficacité de la mémoire sensorielle.


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