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L’éducation des enfants peut parfois être compliquée en raison de leur manque de communication. Pour certains parents, le contrôle des habitudes alimentaires de leurs petits est inévitable, les obligeant à manger lorsqu’ils n’ont pas faim, ou encore à nettoyer leur assiette après les repas.

Des études récentes ont démontré que ces « interférences » risquent de perturber le développement naturel et physiologique des plus jeunes, et augmenter leur disposition à devenir obèses et développer des maladies dangereuses à l’âge adulte. 

Des scientifiques de l’Université de Caroline du Nord ont examiné plusieurs dizaines de revues nutritionnelles sur la psychologie et les habitudes alimentaires des enfants. Eric Hodges, auteur principal de l’étude, explique qu’obliger les petits à terminer leur assiette affecte leur capacité à écouter leur organisme et à reconnaître la sensation de satiété.

Il en résulte dès lors la perte de contrôle de l’appétit, menant plus tard à des ingestions excessives. D’ailleurs, les statistiques au Royaume-Uni montrent que 75 % des jeunes enfants dépassent leur apport énergétique recommandé, favorisant ainsi la prise de poids à l’adolescence et à l’âge adulte.

Durant les premières années de la vie, les bébés acquièrent leurs réflexes alimentaires lors des interactions avec leurs parents. Les jeunes en bon état de santé ont la capacité de s’autoréguler et ajuster leurs proportions de nourriture, privilégiant un développement optimal de leur corps. 

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En encourageant des quantités qui excèdent les besoins physiologiques, le nerf vague — responsable de la communication de la satiété au cerveau — est perturbé, entraînant alors une perte de la clarté des signaux, et une « programmation » de l’organisme à manger plus. 

Bien évidemment, ce phénomène n’est pas seulement dû à l’éducation des enfants, et implique des facteurs héréditaires de l’appétit, tels que le plaisir reçu de manger, le rythme, et la satisfaction. 

Une étude antérieure, à l’Université de Nebraska, attire l’attention sur les risques liés à la politique de « l’assiette vide » et l’obligation de la nettoyer après le repas, contraignant les enfants à manger au-delà de la sensation de plénitude, si bien qu’ils ne sont plus capables de la détecter, ni la contrôler. Au fil du temps, ces petits se dirigent vers des collations sucrées et rapides, afin de fuir cette corvée, et ainsi augmenter leurs chances d’être en surpoids.

Ces pratiques sont le plus souvent répandues dans les garderies et les cantines d’écoles, tandis que le personnel pense qu’il inculque une discipline, il s’agit du total contraire. Nancy Zucker, chercheuse sur les troubles alimentaires à l’Université de Duke à Durham, explique que l’enfance est une période déterminante pour l’acquisition d’habitudes saines, la culture et les règles instaurées dans les garderies devraient alors évoluer vers une meilleure compréhension des envies alimentaires des petits.


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