Siberian Times/Wikimedia Commons.

Tandis que la plupart des scientifiques sont extrêmement vigilants et prennent toutes les précautions nécessaires pour ne pas s’exposer aux virus et bactéries qu’ils manipulent dans leur laboratoire, d’autres en revanche décident de se les injecter volontairement.

C’est justement le cas d’Anatoli Brouchkov, un mystérieux Docteur russe spécialisé en géocryologie (la science qui étudie les sols naturellement gelés), qui s’est inoculé de son plein gré une bactérie datant de l’époque préhistorique et qui, de toute évidence, se porte parfaitement bien…

Génie, savant fou ou simple passionné ?

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais au 16e siècle, mais tout porte à croire qu’Anatoli Brouchkov, pour mener à bien son expérience, a décidé de passer outre la sagesse de l’écrivain français.

C’est ainsi qu’en 2013, le Docteur, qui s’est intéressé de très près à Bacillus F, une bactérie vieille de 3,5 millions d’années retrouvée vivante dans le permafrost sibérien en 2009, s’est résigné à se l’injecter.

S’il a sauté le pas, c’est parce qu’après avoir transmis le Bacillus F à un groupe de rongeurs et de mouches, il a remarqué que leur système immunitaire s’était nettement amélioré : aussi incroyable cela puisse paraitre, leur espérance de vie a augmenté d’environ 30 %.

Plus surprenant encore, les souris femelles, qui, elles aussi, connaissent la ménopause, ont continué à se reproduire malgré leur âge avancé.

Devant un tel phénomène, le Docteur Brouchkov n’a donc pas hésité à tester les effets de cette bactérie sur lui-même : « J’étais juste curieux ! » affirme-t-il, conscient qu’il a pris un risque malgré tout.

Public Domain, Pxhere

Cependant, il rappelle « qu’à cause de la décongélation du permafrost ces dernières années, la bactérie a commencé à se répandre dans l’environnement et même dans les réserves d’eau potable. Donc, la population locale, les Yakutsk, absorbent cette bactérie depuis longtemps et l’on constate qu’ils vivent très vieux. »

Des premiers résultats très prometteurs

Tandis que ce premier essai à échelle humaine aurait pu avoir des conséquences catastrophiques, il semblerait que le Docteur Brouchkov soit on ne peut plus satisfait du résultat pour l’instant : « Ce n’était pas une expérience scientifique, je ne peux donc pas en décrire les effets de manière professionnelle. Mais il m’est apparu très clairement que je n’avais pas attrapé la grippe durant deux ans.

Il y avait peut-être des effets secondaires, mais j’ai un équipement médical pour les repérer. Bien sûr, de telles expériences doivent être menées en clinique, avec un équipement spécial et des statistiques. » déclare-t-il, fier et conscient des risques à la fois.

Évidemment, le Docteur et son équipe de chercheurs savent que des recherches supplémentaires, qui sont d’ailleurs en cours, doivent être menées au préalable avant de crier victoire : « Si l’on parvient à comprendre comment cette bactérie a pu survivre 3,5 millions d’années, nous pourrons nous aussi, allonger la durée de nos existences. Nous devons déterminer comment [elle] prévient le vieillissement.

Je pense que c’est ainsi que cette science devrait évoluer. Qu’est-ce qui maintient ce mécanisme en vie ? Et comment pouvons-nous l’utiliser à notre avantage ? » se questionne le chercheur.


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