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Chaque être humain est unique en son genre. Et chacun d’entre nous s’est sans doute déjà senti un peu cinglé à certains degrés et certains moments de sa vie. Mais il s’avère qu’il n’y a rien de bizarre à… être bizarre, étant donné que la normalité elle-même n’existe pas – ou du moins elle serait très relative.

Dans une étude publiée en février 2018 dans Trends in Cognitive Sciences, une équipe de chercheurs de l’Université de Yale – dirigée par les deux psychologues Avram J. Holmes et Lauren M. Patrick –, est venu nous confirmer cela.

Leur conclusion indique qu’il n’y a pas de normalité — ni pour les personnes ni pour leur cerveau —, réfutant ainsi le mythe de « l’optimalité dans les neurosciences cliniques ». Le changement est la seule véritable constante, ce qui varie est beaucoup plus commun — ou « normal » —, dans la vie, et nécessaire au progrès de l’évolution d’une espèce.

Cela signifie qu’il n’y a pas de bonne façon d’être un humain. Le terme « normal » étant relatif, il dépend du temps, du lieu et des circonstances.

Imaginons que nous ayons deux douzaines de hot-dogs sur notre table de cuisine à 6 heures du matin. Que ce soit « normal » ou non d’avaler tout ça au petit déjeuner, n’empêche probablement pas le fait que ce comportement témoigne d’un trouble physique et mental, ou autre. Faire la même chose lors d’un concours de hot-dogs à la foire nationale serait déjà plus logique — quoique toujours mauvais pour sa santé physique.

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Cela s’applique également aux problèmes psychiatriques. Ces recherches soulignent que cette réalité est un défi pour les psychologues cliniciens, car elle complique grandement la tâche de décider de ce qui constitue une maladie mentale nécessitant un traitement.

Les chercheurs de Yale proposent que chaque individu soit évalué et compris individuellement d’un point de vue psychiatrique, mais selon un large éventail de comportements et de tendances fluctuants.

Ainsi, manger une tonne de hot-dogs en un seul repas ne devrait pas automatiquement placer quelqu’un dans le seau de la « maladie mentale ». D’autres facteurs individuels doivent être pris en compte.

Comme l’a expliqué Holmes à Quartz : « Le problème, c’est qu’il n’existe pas de structure universelle optimale de la structure ou de la fonction cérébrale, oralement. L’isolement, quel que soit le comportement, psychologique ou neurobiologique, n’est généralement pas bon, mais il est important de comprendre que le comportement du patient, son réseau social et son environnement peuvent être significatifs ».

Holmes ajoute aussi que c’est seulement en cas de difficultés, qu’il faut demander une aide psychiatrique. Mais si l’on est parfaitement heureux, en santé et productif dans notre bizarrerie, tout va bien alors.

« Nous aspirons tous à un idéal artificiel et archétypal, qu’il s’agisse de l’apparence physique ou de la jeunesse, de l’intelligence ou de la personnalité. Mais nous devons reconnaître l’importance de la variabilité, à la fois en nous et chez les personnes qui nous entourent », conclut Holmes.

Nous devrions probablement nous montrer plus positifs à la fois sur nos différences et sur celles des personnes qui nous entourent. Nos différences font de nous ce que nous sommes.


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