Crédits : Université du Queensland.

Le processus d’affirmer ou d’infirmer une théorie par les spécialistes est bien trop souvent chronophage. C’est pour cela qu’il est important d’établir une stratégie expérimentale pour avoir des résultats plus rapides et surtout, plus cohérents. Toutefois, ce n’est pas toujours aussi simple.

La patience est souvent de mise. Une heure de débat enflammé, une journée de réflexion ou une semaine de recherche intense ne sont jamais trop longues pour justifier son raisonnement. Certains chercheurs l’ont bien compris…

Une folle idée

Le goudron fait partie intégrante de notre quotidien, sans forcément être omniprésent. Plus fréquent dans les paysages urbains, ce matériau est fondamental notamment dans le domaine des travaux publics et la construction routière. Historiquement, il a longtemps servi dans la réparation des navires. Si de nos jours sa solidité est contestée suite à de nombreux incidents, il était encore irremplaçable au début du siècle dernier.

Le nom « poix » est un nom relatif à toute matière originalement liquide, mais extrêmement visqueuse. Le goudron en fait partie, c’est pourquoi il a fait objet de « l’expérience de la goutte de poix » initiée par Thomas Parnell, Professeur-chercheur anglais et emblème de la persévérance. L’expérience qu’il a commencée en 1927 est encore en cours, et elle est bien partie pour le rester pour au moins un siècle.

Le but du jeu était donc de démontrer que la poix, malgré son apparence solide, était en réalité un liquide à très haute viscosité. Le concept était simple : le Professeur a fait fondre de la poix avant de la verser dans un entonnoir fermé. En 1930, une fois que la matière s’est bien tassée, il a fait couper la pointe de la verrerie pour laisser passer la goutte de poix qu’il pensait (et espérait) voir tomber. Depuis, cette théorie a été prouvée grâce à huit gouttes de poix tombées.

Amada44, John Mainstone, Université du Queensland

Une preuve décisive

Le challenge n’était pas encore gagné. En réalité, l’objectif n’a fait que s’affiner : depuis 1938, l’année à laquelle la première goutte est tombée, étudiants et curieux n’attendaient tous qu’une chose : pouvoir observer la goutte bouger en temps réel. C’est pourquoi une caméra a enfin été installée près de la scène qui tourne toujours au ralenti.

Le 24 avril 2014, la neuvième goutte a pu être capturée pendant un changement de contenant. Cette procédure était nécessaire pour homogénéiser les conditions atmosphériques du test qui a finalement donné un résultat assez impressionnant : la matière étudiée fait 230 milliards de fois la viscosité de l’eau.

La prochaine manifestation est « prévue » pour 2028, et il est possible de la guetter grâce à une vidéo en direct de la fameuse pièce où se déroule « l’expérience la plus longue du monde », selon le Livre Guinness des records.


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