Daniel Foster, Flickr

Moderne, la société dans laquelle nous vivons place le travail et l’effort comme l’accomplissement ultime de soi.

À l’inverse, l’oisiveté est considérée comme un réel défaut, une perte de temps incontestable : d’ailleurs ne dit-on pas que « l’oisiveté est la mère de tous les vices » ?

Perdus entre notre emploi, nos cours, nos loisirs et notre quotidien qui se veut bien trop souvent stressant, nous passons de moins en moins de temps avec nous-mêmes, à ne rien faire.

Cependant, la communauté scientifique s’accorde aujourd’hui à dire qu’il est essentiel de faire des pauses de temps à autre, de prendre le temps de se détacher de tout ce qui nous entoure…

Une surcharge de travail et d’informations inutiles

Qu’on le veuille ou non, et parfois sans même nous en rendre compte, nous sommes assaillis d’informations en tous genres, en permanence : journaux télévisés, emails, publicités…

En nous y intéressant de plus près, nous pouvons entrevoir combien ces mêmes informations nous pressent sans cesse : « affaire à ne pas rater », « urgent », « stock limité, faites vite ! », « ouvert 24 h/24 7j/7”, sans compter les heures supplémentaires au bureau, le devoir d’être constamment productif, compétitif…

Bien que nous y soyons habitués, il est pourtant indéniable que tout ceci empiète largement sur nos loisirs, le temps que nous devons consacrer à notre famille, nos amis, mais surtout sur notre cerveau qui, lui aussi, a besoin de repos.

Tandis que dans les années 50 les scientifiques s’inquiétaient du devenir des êtres humains avec le développement technologique, pensant que face à l’essor des nouvelles technologies nous ne saurions plus quoi faire de notre temps, la réalité actuelle est tout autre : malgré l’aide que nous apporte nos ordinateurs, smartphones, l’électroménager, la domotique et la robotique, nous sommes on ne peut plus surchargés de travail d’après la sociologue américaine Juliet Schor.

Oublic Domain, Pexels

Même si le travail et la notion d’effort ne sont pas de mauvaises choses en elles-mêmes, en excès, elles deviennent contreproductives : à ce propos, le psychologue du travail Michael Gutteridge affirme que notre temps de repos est tout aussi important que notre temps de travail.

L’oisiveté à bon escient

« Ne rien faire et s’ennuyer peut être inestimable pour le processus de création. Des états d’esprit apparemment inactifs peuvent constituer une période d’incubation pour de futures poussées de créativité » déclare le Professeur du leadership et du développement néerlandais Manfred Kets de Vries : se perdre dans le travail nous empêche de regarder une situation avec un regard neuf, sous un autre angle.

De nombreuses recherches ont mis en exergue les effets bénéfiques des pauses : une expérience danoise a démontré que se déconnecter des réseaux sociaux pendant une semaine a permis aux participants de ressentir davantage d’émotions positives et de se sentir heureux, satisfaits de leur propre vie.

De même, une étude menée sur un groupe de neuroscientifiques a prouvé que se ressourcer en partant quelques jours à la campagne augmente nettement les capacités cognitives une fois de retour au travail.

Plus probant encore, une recherche suédoise indique que réduire la journée de travail à 6 heures au lieu de 8 donne lieu à un accroissement de la productivité, mais aussi de la forme physique et mentale : menée sur un échantillon de 68 infirmières entre début 2015 et fin 2016 (23 mois), offrir 2 heures de repos en plus par jour avec le même salaire leur a permis d’être plus dynamiques et souriantes au travail, moins stressées, de mieux faire face aux responsabilités qui les incombent et de fournir plus d’efforts de manière totalement volontaire.


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