Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Cnet

À l’heure actuelle, il y a un peu plus de 7 milliards d’être humains sur la planète et bien que nos nouvelles technologies ont transformé notre monde et amélioré notre qualité de vie, des effets secondaires négatifs s’en sont suivis – notamment dans la gestion de nos déchets.

Et à ce propos, une question épineuse — parmi celles émanant des auditeurs et du public de la BBC Future que les présentateurs Adam Rutherford et Hannah Fry ont exploré pour nous — avait suscité pas mal d’attention sur la page Facebook de la radio. La question était formulée telle : « Pouvons-nous jeter des déchets au soleil ? ».

Après tout, si nous pouvons détecter des ondes gravitationnelles ou envoyer une sonde pour atterrir sur une comète, nous pourrions sûrement envoyer des déchets à notre étoile la plus proche.

Tout comme le pire des « supers-vilains » devrait être balancé dans une fusée, lancée dans l’espace et envoyée sur une trajectoire de collision avec le Soleil (ce qui s’est d’ailleurs produit dans les films « Superman IV : Le Face-à-face » et « Dragon Ball Z: La Vengeance de Cooler » – quoique sans vaisseau cette fois-ci).

Donc d’un point de vue physique, il est possible de le faire. Nous avons beaucoup appris sur la plus grande source d’énergie naturelle de notre système solaire grâce aux orbiteurs solaires. Néanmoins, même si le soleil est certainement assez chaud pour fondre et ioniser toute matière terrestre, il est extrêmement difficile d’envoyer quoi que ce soit, comme nos ordures, au soleil.

AFP

Le principal problème est le poids. Il faut savoir qu’en moyenne une personne produit 1,85 kg de déchets par jour au Royaume-Uni et 2,3 kg aux États-Unis.

Et malheureusement, comme le souligne Andrew Pontzen de l’University College de Londres, il faudrait au moins 200 millions de dollars pour pouvoir placer la fusée Ariane V dans une orbite prête à voyager aussi loin dans l’espace. Notant qu’une charge utile d’environ 7 000 kg équivaut à environ 41 000 $ le kilogramme, ce qui serait « un lourd prix à payer pour quelques emballages en plastique et une bouteille ou deux ».

Mais au cours de la prochaine décennie, des opérations commerciales comme SpaceX espèrent fabriquer des fusées moins chères — dans les 90 millions de dollars par lancement —, et dans un futur lointain, les « ascenseurs spatiaux » pourraient également constituer une option.

Même dans ce cas, le Soleil est à 150 millions de kilomètres et nous aurons toujours besoin d’une énorme quantité de carburant (qui demandera encore beaucoup d’argent) pour que la fusée puisse enfin plonger à l’intérieur du soleil. 

Donc ce projet est théoriquement possible, mais probablement pas réalisable concrètement – ou du moins pas pour tout de suite. Et vu que nous ne sommes pas disposés à payer un coût aussi important et à accepter la quasi-certitude d’une pollution environnementale fatale, nous devrions laisser cette idée de jeter nos ordures au soleil au domaine de la science-fiction et des technologies prometteuses telles que les ascenseurs spatiaux. 

Il est indéniable que nous ayons mis le désordre sur la planète Terre. Maintenant, c’est à nous de trouver notre propre moyen de nous en sortir avec une manière plus terre-à-terre de régler tout ça.


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