Sharon McCutcheon depuis Unsplash.

L’hygiène est un point essentiel, surtout en ce qui concerne les nouveau-nés : de la toilette à la stérilisation des biberons, il faut être extrêmement vigilants lorsqu’il s’agit des plus petits, notamment pour éviter tout risque d’infection dont les conséquences peuvent être dramatiques pour leur santé.

Mais contrairement à ce que nous pensions jusqu’alors, une très récente étude américaine a démontré que nettoyer la tétine de son enfant qui serait malencontreusement tombée au moyen de sa salive n’est pas plus mauvais que de la passer sous l’eau…

Une étude qui peut surprendre de prime abord

Dirigée par des chercheurs de l’Hôpital Henry Ford de Détroit dans le Michigan, une étude a prouvé que sucer la tétine sale de son nourrisson, au lieu de la nettoyer, peut lui éviter de nombreuses allergies.

Menées sur un échantillon de 128 mamans suivies pendant près de 18 mois, les scientifiques ont noté, après les avoir soumis à un questionnaire, que seuls 12 % d’entre elles les lavent parfois avec leur salive.

Pourtant, les analyses des experts de la santé sont sans appel : les bébés qui ont des mères qui sucent leurs tétines ont, pour la majorité d’entre eux, un taux d’immunoglobuline E (une classe d’anticorps) plus bas que les autres.

Partant du principe que l’immunoglobuline E ne se multiplie dans notre corps uniquement lorsqu’un agent infectieux ou une toxine est détectée, tout porte à croire que la salive d’une mère protège littéralement son enfant des agressions extérieures telles que les allergies : « Nous savons que l’exposition à certains microorganismes au début de la vie stimule le développement du système immunitaire et peut protéger plus tard contre les maladies allergiques. La succion des tétines par les parents montre qu’ils peuvent transférer des microorganismes sains à leurs jeunes enfants » déclare l’auteure principale et allergologue Eliane Abou-Jaoude.

Beeki, Pixabay

Un constat qui vient confirmer diverses recherches antérieures

Bien que cette étude ne peut pas, sur la base d’une simple enquête, prouver qu’il existe un réel lien de corrélation entre la salive des parents et un système immunitaire plus développé chez le nourrisson, la communauté scientifique reste malgré tout optimiste quant aux résultats de l’étude : « Des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais nous pensons que l’effet pourrait être dû au transfert de microbes favorables à la santé [de l’enfant] » affirme l’allergologue Edward Zoratti.

Par ailleurs, plusieurs autres publications médicales montrent combien l’exposition des enfants aux microbes leur est bénéfique sur le long terme : ainsi, un rapport publié par l’Académie américaine de Pédiatrie en 2016 affirme que les plus jeunes qui sucent leur pouce ont moins de risques de contracter des allergies que les autres.

En outre, la même année, une équipe de chercheurs de l’Université d’Arizona a conclu que les enfants de la communauté amish, connue pour vivre dans un environnement totalement rural et à fortiori plus « poussiéreux », sont beaucoup moins enclins à souffrir d’asthme et autres allergies que le reste des enfants américains, et ce, grâce à une exposition à la poussière et aux microbes dès leur plus jeune âge.

Évidemment, toutes ces études n’ont pas pour but d’affirmer qu’il faut faire l’impasse sur les règles d’hygiène de base, auquel cas d’importantes complications peuvent avoir lieu, mais elles rappellent tout de même qu’il est parfois inutile de tout stériliser ou nettoyer minutieusement à longueur de journée.


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