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Il existe dans le Monde des droitiers, pour qui la main droite est le membre principal de manipulation, ainsi que des gauchers qui ont logiquement le côté inverse qui est le plus fonctionnel. Un très faible pourcentage de personnes sont ce qu’on appelle ambidextres, c’est-à-dire qu’ils sont aussi adroits de la droite que de la gauche.

Cependant, le pourcentage de gauchers est moins important que les droitiers, et, en réalité, on vit dans un monde fait pour la seconde catégorie, une injustice qui remonte à très loin dans l’histoire.

Les gauchers injustement diabolisés

L’être humain a tendance à rejeter ce qu’il ne comprend pas, et même en faire une tare, car il n’accepte pas la différence et la diversité. C’était notamment le cas des gauchers depuis très longtemps dans l’histoire.

Une personne avec une prédominance du côté gauche était vue comme impure, et même, comme appartenant au clan des sorcières. À l’époque médiévale, écrire de la main gauche était synonyme de communication avec le diable.

La différence réside encore dans certaines langues dans le monde, notamment en italien où un gaucher est appelé « sinistra », mot qui vient du latin qui signifie sinistre. En anglais c’est la main droite qui est appelée la main juste ou la bonne main « right ».

Aujourd’hui, la société est plus conciliante et ouverte d’esprit, mais tous nos outils et accessoires comme les ciseaux ou les scies électriques ne sont pas adaptés aux gauchers. Il n’y a pas si, longtemps, ils devaient manger ou écrire de leur main droite pour pouvoir s’adapter.

Les scientifiques ont longtemps cherché l’origine de cette latéralité et de la prédominance du gauche chez les 10 % des gauchers du monde, mais aucune preuve n’a pu être trouvée. Cependant, on a toujours supposé qu’il y a un gène responsable qui définit quelle main sera dominante chez une personne.

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Pourquoi sommes-nous gauchers ?

On naît gaucher, avec une prédominance d’un côté précis du corps, soit droit ou gauche. Mais le fait de ne pas avoir pu mettre en évidence le gène responsable de cette différence a longtemps fasciné et frustré les chercheurs.

La généticienne Silvia Paracchini de l’Université de St Andrews en Écosse déclare dans un discours prononcé à la Royal Society à Londres en février que si aujourd’hui, après que plus de 100 000 personnes ont séquencé leurs gènes dans le monde, on n’arrive toujours pas à déterminer le gène qui fait de nous des gauchers, c’est qu’il n’existe surement pas.

Cependant, elle affirme que l’ADN y est pour beaucoup dans la latéralité du corps humain, facteur qui détermine l’asymétrie dans notre corps. C’est donc quelque part aussi, le code génétique qui peut définir quelle main sera dominante chez la personne.

Pour mieux comprendre l’effet de la génétique sur le comportement des organes et leur localisation, les chercheurs ont étudié les cas atteints de Situs inversus, une anomalie qui touche 1 personne sur 20 000 dans le monde, et cause un inversement de l’emplacement des organes vitaux par exemple avoir un cœur à droite.

L’asymétrie dans le corps influe aussi chez les gauchers, qui présentent un corps calleux 15 % plus large que la normale, soit un surplus de 25 millions de fibres nerveuses, ce qui rend la communication entre les deux hémisphères cérébraux droit et gauche plus rapide.

L’équipe de Paracchini a découvert que la partie du code génétique qui engendre cette anomalie est la même qui rend une personne ambidextre.

William Brandler, étudiant doctorant à l’Université d’Oxford, est l’auteur principal d’un article publié dans PLOS Genetics, qui traite de la latéralité chez l’Homme ainsi que les facteurs qui peuvent en faire un ambidextre.

L’équipe de chercheurs s’est basée sur des études antérieures faites sur des patients dyslexiques, et a mis en évidence le rôle du gène PCSK6, qui présentait le plus de mutations chez les sujets droitiers.

Pour élargir l’étude, les chercheurs ont inclus 2 600 personnes qui ne présentaient pas de dyslexie, ce qui a permis de confirmer que le gène précédemment présenté n’est pas le seul facteur déterminant de l’unilatéralité droite-gauche.

Chaque gène est composé d’allèles, qui peuvent muter afin de développer de nouvelles caractéristiques et particularités chez l’être humain. Avec le PCSK6, plus les gènes — qui entrent en compte dans le processus — présentent des mutations d’allèles dans un sens précis (gauche ou droit) qui feront qu’une personne aura tendance à avoir une main dominante. C’est en tout cas, les déductions et la théorie qu’ont pu mettre en place les chercheurs.


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