Public Domain/Pikist

Les scientifiques aviaires ont été conscients, très tôt, qu’ils devaient toujours se référer aux oiseaux dans la conception de leurs avions, d’autant plus qu’ils sont les seuls à être capables de réussir un vol parfait.

Nos amis à plumes nous donnent effectivement l’exemple enviable du vol en formation rapprochée, leur permettant d’optimiser leur activité aérodynamique. Cela est possible grâce à la récupération du flux d’air laissé dans le sillage de ses autres compagnons. C’est sur cette nouvelle optique que vont se baser les ingénieurs d’Airbus UpNext pour confectionner leur tout nouveau programme d’essai de vol, fello’fly.

Les chercheurs se sont inspirés des démonstrations de 2016, impliquant un mégajet Airbus A380 et un avion de ligne gros porteur A350-900, pour tenter de mettre à l’épreuve la performance aérodynamique et de parfaire les techniques de vol par la même occasion.

Le projet a été mis sur les rails en mars dernier pour donner l’occasion à d’autres compagnies aériennes telles que Frenchbee et SAS, d’y prendre part.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’air évacué par les ailes d’un appareil sur son trajet est un « vortex en bout d’ailes » capable de créer des turbulences assez dangereuses pour les avions moins volumineux. C’est pourquoi les pilotes ont reçu des instructions très strictes selon lesquelles il ne fallait surtout pas suivre la trajectoire d’un autre avion, afin d’éviter son vortex. Au lieu de cela, ils devraient voler à 11/2 à 2 miles du premier aéroplane.

Jeffrey Beall/Wikipedia Commons

Ainsi ils pourront profiter du courant régulier de l’air en rotation, ou plus précisément, son ascendant, dans un processus appelé récupération d’énergie de sillage. Les experts fondent énormément d’espoir sur ce potentiel pour faire des économies de carburant considérables.

Pour sa part, le Dr Charles Bishop, de la School of Natural Sciences de l’Université de Bangor, à Gwynedd, au Pays de Galles, estime qu’il est très difficile de tester concrètement cet avantage énergétique. Il ajoute qu’une étude menée en 2001, sur des pélicans apprivoisés, a été la seule à l’avoir fait.

Par ailleurs, l’un des obstacles auxquels sera confrontée l’expérience fello’fly concernera sans doute le positionnement des aviateurs, d’autant plus que le sillage est complètement invisible. Par conséquent ils auront certainement besoin d’aide.

Le plan est d’utiliser le pilotage automatique afin garder l’avion dans la bonne position, mais aussi le maintenir en dehors des perturbations liées au sillage. Ces arrangements seront indispensables pour garantir la sécurité des participants.

Les auteurs de l’article espèrent que les autorités seront convaincues par la nécessité de modifier les normes de séparation des aéronefs, en vigueur. Bien entendu, ces règlementations seraient accompagnées d’un plan de vol bien détaillé et d’une coopération économique entre les entreprises. 


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