Nous avons tendance à résumer le phénomène du réchauffement climatique par celui de la fonte des glaces sans mesurer les réelles conséquences qui suivront tout le processus. Il faut pourtant savoir que ces perturbations risquent de grandement changer notre quotidien et plus encore nos projets. Tout comme ils risquent de contrecarrer les plans du pèlerinage sacré chez la communauté musulmane.
Considéré comme l’un des cinq piliers centraux de l’islam, le « Hajj » implique un voyage dans la ville sainte de la Mecque située en Arabie saoudite. C’est un événement religieux majeur qui se produit à un moment différent chaque année, car sa date est basée sur le calendrier lunaire plutôt que sur le calendrier solaire.
Le Hajj se produit environ 11 jours plus tôt – de façon annuelle – et il n’y a donc que certaines périodes d’années où il se déroule pendant les mois d’été les plus caniculaires. Quand il a lieu durant les mois les plus chauds de l’année, la visite de la Mecque pourrait être menacée. Et les experts avertissent désormais que, si le réchauffement de la planète continue son ascension, les conditions météorologiques pourraient constituer un « danger extrême » pour la santé des pèlerins musulmans.
Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en Californie affirment que le changement climatique rendrait la région insupportablement humide et chaude.
Environ un quart de la population mondiale, soit environ 1,8 milliard de personnes, est musulmane et le pèlerinage est considéré comme un devoir religieux pour ceux qui en ont les capacités physiques et financières.
Le rituel qui dure 5 à 6 jours implique de passer beaucoup de temps à l’extérieur (jusqu’à 20 à 30 heures), c’est-à-dire exposé aux éléments (humidité et chaleur).
Elfatih Eltahir, Professeur d’ingénierie civile et environnementale au MIT, et deux autres personnes rapportent que les participants au Hajj pourraient être en danger dès cette année.
L’étude, publiée dans la revue Geophysical Review Letters, a révélé que 2019 et 2020 seront des voyages à haut risque, car ils auront lieu pendant les mois les plus chauds de l’année.
Ceci se reproduira à nouveau pendant les mois les plus chauds des années 2047 à 2052 et encore en 2076 et 2086.
À ce rythme, les plus jeunes générations de musulmans ne seront plus en mesure d’accomplir le devoir sacré du Hajj. Et c’est face à cette pression que par exemple en Angleterre, l’organisme de bienfaisance Islamic Relief UK, encourage les citoyens à faire pression sur les députés pour exhorter le gouvernement à prendre des mesures immédiates pour s’attaquer au problème du climat.