Alessio Lin via Unsplash.

La chine est un pays émergeant dans beaucoup de domaines. Si les secteurs industriel et militaire de ce pays sont assez bien cernés, son implication dans les technologies de pointe reste encore mal connue.

Malheureusement, l’expérimentation chinoise est loin d’être un modèle d’éthique. Cependant, ses chercheurs ont le mérite d’oser et de proposer des thèmes de recherche dans l’ère du temps, avec des objectifs visant le long terme. L’une de leurs récentes annonces est même très surprenante, mais encore une fois, elle n’échappe pas à la règle des polémiques.

Une nouvelle option

Une entreprise chinoise spécialisée dans la recherche spatiale a révélé son intention de placer en orbite une Lune artificielle à l’horizon de 2020. La nouvelle est tombée lors d’un évènement tenu en octobre 2018 à Chengdu, chef-lieu de la province Sichuan au sud-ouest du pays et potentielle ville bénéficiaire du projet en cours.

Le président de cette société d’État, la Chengdu Aerospace Science and Technology Microelectronics System Research Institute Co abrégée en CASC, a mis l’accent sur l’argument principal derrière une telle initiative. Wu Chunfend a en effet mentionné l’éclairage public qui sera d’après lui optimisé, mais surtout économisé suite à cette étude.

L’objet est conçu pour éclairer une zone dont le diamètre peut se ranger entre 10 et 80 kilomètres. Selon People’s Daily, ce satellite très sophistiqué sera huit fois plus lumineux que la Lune naturelle, mais ne reflètera qu’une « lueur semblable à celle du crépuscule », comme l’a souligné Kang Weimin, Directeur du Institute of Optics, School of Aerospace, de l’Institut de technologie de Harbin.

Jusqu’à présent, très peu de détails techniques ont été communiqués par les responsables. Toutefois, certains d’entre eux ont souhaité partager l’inspiration à l’origine du programme qui vient d’un artiste français ayant imaginé un « collier de miroirs suspendus au-dessus de la Terre ».

C’est donc dans une optique de rendre le ciel nocturne plus éclairé en remplaçant les lampadaires de rue et autres éclairages classiques que cette idée a vu le jour. Ceci sera en partie possible grâce à un revêtement réfléchissant la lumière du soleil dont sera dotée cette seconde Lune contrôlable par l’Homme.

Lune au-dessus de Xi’an, ville chinoise.
Dave Morrow, Flickr

Des préoccupations soulevées

Le plan est en préparation depuis plusieurs années et il semblerait que sa concrétisation soit très proche. À sa réalisation, la nouvelle Lune gravitera à environ 500 kilomètres de la Terre. Elle sera donc bien plus proche comparativement aux 380 000 kilomètres auxquels nous sommes habitués depuis toujours avec notre satellite naturel.

Bien que ce soit une finalité très ambitieuse, l’éclairage n’est pas prévu pour être exceptionnel. Wu Chunfeng a déclaré au China Daily que « La luminosité attendue, aux yeux des humains, équivaut à environ un cinquième des lumières artificielles habituelles ».

Cette précision vient en réponse aux innombrables critiques reçues par l’équipe de recherche. Des citoyens et spécialistes sceptiques ont exprimé leurs inquiétudes quant aux effets néfastes d’une telle démarche. Selon eux, le cycle de vie des animaux de la région ainsi que l’observation astronomique peuvent être sérieusement perturbés.

D’après Chunfeng, beaucoup de tests ont été menés pour minimiser tout impact négatif sur l’environnement, en garantissant le succès du projet. « Nous effectuerons nos tests uniquement dans un désert inhabité, afin que nos faisceaux lumineux ne puissent pas interférer avec des personnes ou avec des équipements d’observation spatiale basés au sol », a-t-il ajouté en précisant une estimation s’élevant à 137 millions de dollars de coûts d’électricité économisés annuellement grâce à ce programme.

En soi, une telle intention n’est pas une première mondiale. Elle n’est pas non plus inédite pour la Chine, car la Russie et les États-Unis ont déjà tenté des actions similaires comme « Humanity Star » qui s’était soldée par un échec pour diverses raisons et a fini par être abandonnée.

Hormis l’utilité évidente de tels dispositifs en cas de blackouts survenant pendant des catastrophes naturelles, leur intérêt reste sévèrement débattu. Malgré cela, le concept pourra être complété par trois autres lunes supplémentaires en 2022 s’il rencontre la réussite escomptée…


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