Rawpixel, Pxhere

Il est difficile de croire qu’il n’y a pas si longtemps, les téléphones portables ne se rencontraient que rarement. Aujourd’hui, ils sont partout, y compris dans les lycées et facultés. Leur apparition dans les classes est à l’origine d’un débat portant sur une question importante : savoir si la technologie pédagogique a dépassé les limites.

Comme certains le prétendent, les téléphones portables ne sont qu’une distraction inutile qui crée bien des obstacles à l’apprentissage…

Conséquences malheureuses sur l’apprentissage individuel et collectif

Une nouvelle étude publiée par la revue Educational Psychology allègue que les appareils électroniques utilisés en classe ont un effet négatif sur l’environnement d’apprentissage en groupe.

Des chercheurs de l’Université Rutgers au New Jersey ont conduit une expérience en classe pour déterminer si la déconcentration induite par les gadgets personnels influençait la performance des étudiants.

Au cours d’un trimestre, deux sections suivant le même cours de psychologie, enseignées par le même professeur, ont participé à cette expérience technique. Dans une section, la technologie était strictement interdite. Dans l’autre, les étudiants pouvaient utiliser des smartphones, des tablettes et des ordinateurs portables librement, mais devaient aussi enregistrer s’ils les utilisaient à des fins non académiques pendant les cours.

Il s’est avéré que les interruptions causées par les appareils n’ont pas d’impact sur les résultats des tests d’évaluation que les enseignants donnent tout au long de l’année, n’empêche, elles ont fait chuter les résultats des examens finaux d’au moins 5 % dans la section ou l’utilisation des appareils est permise. En clair, l’usage non académique du téléphone a influencé la rétention du cours, mais seulement à long terme.

Nous n’avons pas besoin d’être celui qui glisse son doigt sur un écran en plein cours pour être emporté par la vague de distraction technologique : la performance était faible dans les classes où les appareils étaient autorisés, même pour ceux qui n’utilisaient pas de gadgets.

Ccarlstead, Flickr

Mémoire et technologie : un impact négatif

Cette même étude prouve que le rappel à court terme des informations n’est pas affecté par ces appareils. Le véritable enjeu donc est la mémoire à long terme. Ce n’est que le jour de l’examen final, des semaines et parfois des mois après les cours, que la différence entre « être attentif » et « être distrait » devient visible.

Une attention pleine est difficile à acquérir, même si vous éteignez votre téléphone, des parties dans votre cerveau restent concentrées sur les courriels, les SMS et les mentions « j’aime » sur Facebook ou Instagram.

Des chercheurs ont trouvé quelque chose de semblable avec les appareils photo. Prendre des photos nous éloigne de nos expériences et affaiblit notre capacité à nous en souvenir. C’est l’effet insidieux de la technologie.

« Ces résultats devraient alerter les étudiants et les enseignants que l’attention détournée a un effet insidieux qui nuit à leurs résultats aux examens et à leur note finale », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Arnold Glass, dans un communiqué, et qui propose de sensibiliser les étudiants et de les mettre au courant des conséquences engendrées par ce genre de comportement en classe : « les enseignants devraient expliquer aux étudiants l’effet négatif des distractions sur la rétention des informations, pas seulement pour eux-mêmes, mais pour toute la classe ».


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