Regarder une personne dans les yeux peut être un moment particulier de partage, mais quand on est en plein conversation, nos yeux se détournent très vite de celle-ci.
Ce fait n’est pas un signe de timidité ou de confusion, mais une réaction naturelle du cerveau humain.
Il existe une raison scientifique qui interrompt le contact visuel lors d’un échange verbal. Il s’agirait d’une surexploitation du cerveau .
Parler ou fixer l’autre, il faut choisir
Une équipe de scientifiques de l’Université de Kyôto au Japon s’est penchée sur la question, afin de trouver la raison qui se cache derrière notre incapacité à maintenir les yeux rivés sur l’autre lors d’une conversation.
Pour les besoins de l’étude, un groupe composé de 26 bénévoles ont été soumis à des jeux simples qui consistent à faire des associations de mots tout en ayant face à soi des simulations d’expressions de visages humains; certaines d’entre elles portaient sur une personne au regard fixe et d’autres non. L’idée était de les alterner.
Le niveau de difficulté des liaisons verbales était différent d’un cas à un autre, mais les sujets ont montré des difficultés et une hésitation pour trouver les liens entre les mots lors de contacts visuels constants, surtout lorsqu’il s’agissait des termes compliqués.
Les chercheurs ont expliqué que malgré le fait que les deux fonctions de la vision et du traitement verbal ne soient indépendantes l’une de l’autre, il est évident que le cerveau exprime des difficultés à gérer les deux en même temps.
Fixer du regard peut contrarier le cerveau
Pour mieux comprendre ce que peut induire le fait de fixer longtemps quelqu’un, une étude a été faite en 2015 par le Dr Giovanni Caputo, un psychologue italien. Elle a mis en évidence que si on le faisait pendant 10 minutes, cela est susceptible d’induire un état de conscience altéré.
Les participants à l’expérience ont eu des visions hallucinatoires en fixant du regard les personnes qui se tenaient face à eux. Si certains ont vu le reflet de leur visage ou celui de leurs parents, pour d’autres il a été question de monstres ou de formes effrayantes.
Les spécialistes expliquent que ce phénomène est dû à un processus d’adaptation neuronale qui induit que notre cerveau modifie graduellement la réponse au stimulus constant. Par exemple, si on touche une texture particulière le cerveau va la reconnaître sur-le-champs, mais plus on gardera la main dessus et moins on va la ressentir.