Hassan Al Kontar, Twitter

Parfois, la réalité dépasse la fiction et des scénarios exclusivement imaginés pour un film défient le quotidien de gens normaux. Il est difficile de croire au destin d’une personne d’abord totalement lambda et qui connait par la suite une virée inattendue, voire même dramatique.

C’est le cas de cet homme qui vit dans un aéroport depuis plus de six mois, et ce, pour une raison des plus absurdes.

Un destin hors du commun

Hassan Al Kontar est un syrien de 36 ans qui a passé plusieurs mois de sa vie coincé dans la zone de transit d’un aéroport international. Loin de le faire pour le buzz, parce qu’il a perdu un défi ou autres, Hassan décrit son expérience d’insolite et il a toutes les raisons pour.

L’aéroport qui l’héberge, soit le Kuala Lumpur International Airport de la capitale malaisienne, est témoin d’un quotidien digne d’un des meilleurs films de Tom Hanks « ’The Terminal »’. L’histoire de ce malheur est plutôt simple à la base, mais elle tend à se compliquer au fil des mois. Lorsque Hassan a atterri à l’aéroport de KL, il était loin d’imaginer que sa prochaine destination risquerait d’être son pays d’origine, la Syrie, en guerre depuis six ans.

Hassan Al Kontar, Twitter

Le service militaire obligatoire dans ce pays du Moyen-Orient explique la situation délicate dans laquelle se trouve l’infortuné. Se décrivant lui-même comme étant un pacifiste, il a fait « ’l’erreur »’ de refuser d’intégrer l’armée syrienne lorsque ce système lui était imposé, maintenant et pour une durée encore indéterminée, il n’a pas le droit de renouveler son passeport et est donc contraint de rester en zone internationale neutre pour éviter une déportation. Vivre dans un aéroport peut sembler amusant et unique, mais voilà, au bout de deux jours, ce n’est plus rien d’autre qu’un cauchemar journalier.

Des jours difficiles

Si les repas de cet homme à la vie extraordinaire sont assurés par AirAsia, une compagnie aérienne qui lui fournit du riz au poulet chaque jour, ses autres besoins vitaux s’avèrent plus compliqués : prendre une douche est un calvaire, changer et laver ses vêtements est presque impossible et dormir n’a rien de reposant à cause des annonces qui fusent à n’importe quel instant. Si les employés de l’aéroport prennent souvent de ses nouvelles et lui procurent boisson et couverture, sa situation reste néanmoins alarmante pour les défenseurs des droits de l’Homme.

« Ce n’est pas seulement mon problème. C’est celui d’une centaine de Syriens qui se sentent détestés, rejetés, faibles et seuls. » a déclaré Al Kontar.

Depuis mars 2018, Hassan s’est vu refuser l’accès à la Malaisie, au Cambodge et à l’Équateur. Avant cela, il vivait et travaillait aux Émirats arabes unis dans le domaine du marketing et des énergies industrielles, avant de se voir expulsé car son permis de travail n’était plus valide. Le statut de réfugié politique ne lui convenant pas, car il ne lui ouvre que très peu de portes, le syrien sollicite l’aide des organisations qui s’occupent de ce type de cas, sans succès.

Entre temps, des pétitions pour l’accueillir au Canada et même des demandes en mariage lui ont été proposées. Pour lui, tout doit être fait légalement, d’où son choix de rester à l’aéroport pour encore un moment tout en documentant son histoire grâce à Twitter.


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