Flickr/CC BY-SA 2.0

Dans notre vaste monde, nous avons eu l’occasion d’observer une variété incroyable d’animaux et continuons d’en découvrir chaque jour. La diversité de ces espèces peut notamment se prononcer sur le nombre de leurs pattes, allant parfois d’une simple paire, à quatre ou six pattes, voire même des centaines de pattes à la fois. Mais la question qui se pose est : pourquoi ne voit-on jamais d’animaux à trois pattes et pourquoi y a-t-il très peu de chance d’en trouver ?

En réalité, même si aucune espèce à trois pattes n’est connue, la position dite du « tripode » existe déjà. Et diverses créatures adoptent cette position en plaçant leur poids sur deux jambes, plus une queue ou un bec.

Les suricates se tiennent debout pour mieux évaluer leur environnement en se reposant sur leurs pattes postérieures et leur queue ; les kangourous se servent également de cette partie de leur corps pour décoller les deux jambes du sol lorsqu’ils sautent ou attaquent. 

Chez les volatiles, certains pics-verts font aussi usage des plumes de leur queue pour se maintenir en équilibre sur le tronc des arbres, et les perroquets grimpent à l’aide de leurs deux pieds et de leur bec en guise de trio de pinces.

Nous retrouverons cela chez les poissons aussi : comme le poisson trépied des fonds marins — dont le simple nom suffit à témoigner du service rendu par sa queue qui, avec les nageoires, permet l’adoption d’une position sur trois appuis.

Il existe même des animaux qui optent pour des déplacements que l’on pourrait qualifier de tripodes : les pattes d’insectes — qui sont au nombre de six — se déplacent par groupe de trois.

Le poisson trépied en déplacement/NOAA

Avoir trois pattes est donc indéniablement un moyen d’équilibrage très efficace et qui ne requiert aucune énergie supplémentaire de la part de l’animal. Alors pourquoi cette propriété ne s’est-elle jamais révélée au cours de l’évolution ?

Pour Tracy Thomson — Doctorante à l’Université de Californie à Davis —, l’explication serait profondément ancrée dans notre passé, au tout début même de l’évolution de la vie. En septembre 2019, son étude sur le sujet est publiée dans la revue BioEssays.

« Si nous essayons de comprendre l’évolution en tant que processus, nous devons comprendre ce qu’elle peut et ne peut pas faire », a déclaré Thomson dans un communiqué. « Presque tous les animaux sont bilatéraux ».

Effectivement, la plus grande majorité des espèces semble avoir deux côtés bien symétriques : nous avons un bras et une jambe de chaque côté, les poissons ont des nageoires symétriques des deux côtés et ainsi de suite.

Thomson affirme que le fait d’être bilatéral, du moins au niveau des membres, s’est enraciné très tôt dans notre ADN, potentiellement avant même que les membres et les nageoires n’aient évolué. Après tout, les fossiles à trois pattes sont inexistants dans nos archives.

La génétique qui explique la formation biologique rend non pas impossible, mais très improbable l’apparition d’une espèce à trois pattes. Mais la mutation génétique occasionnelle a déjà conduit au développement de trois jambes chez quelques individus. 

Par exemple, il a été signalé qu’un caneton à trois pattes était né en Chine en 2008. Et chez Frank Lentini (1889-1966) — artiste interprète de la scène italo-américaine —, quoique le membre supplémentaire de Lentini était le résultat d’un jumeau parasitaire et non pas d’une mutation génétique.


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