Université de Bonn

Madagascar vient d’être témoin d’une découverte inédite d’échantillons d’ADN d’organismes incorporés à la résine d’arbre. Il s’agit de coléoptères morts il n’y a pas très longtemps et dont on pourrait aisément étudier la structure génétique, selon David Peris, auteur de l’étude de l’Institut de Géosciences et météorologie à l’Université de Bonn, qui estime cependant, qu’il n’est pas facile de déterminer le temps nécessaire pour le faire.

La recherche publiée dans la revue PLOS One, il y a une semaine par deux paléontologues et microbiologistes de l’Université de Bonn en Allemagne, a révélé la présence de deux jeunes fragments de résine de Hymenaea verrucos. L’arbre avait piégé des coléoptères de l’ambroisie, ou Coleoptera : Curculionidae. Pour mener leur investigation, les scientifiques ont utilisé ce que l’on appelle la réaction en chaîne par polymérase afin de prouver que les débris d’ADN étaient encore bien conservés dans les insectes prisonniers.

La différence entre ce projet et les enquêtes précédentes, c’est que ces dernières comptaient sur le chloroforme ou l’alcool à 70 % pour extraire le matériel génétique d’animaux coincés à l’intérieur de la résine d’arbre. L’alternative trouvée par les chercheurs de la nouvelle étude a été une stratégie avec 80 % d’éthanol et des mesures pour préserver les échantillons de toute intrusion extérieure.

Échantillons de résine d’arbres Hymenaea à Madagascar avec des spécimens de coléoptère platypodine du genre Mitosoma, échantillonnés lors d’excursions sur le terrain en 2013 et 2017.
Université de Bonn

Au-delà du fait que la technique n’a été testée que sur du matériel récent, les résultats ont montré que l’eau restait emprisonnée dans les échantillons de manière plus persistante que ce que l’on pouvait bien imaginer.

Cela étant, les spécialistes sont optimistes quant au rôle très pertinent de ce travail dans la définition des conditions déterminant la longévité de l’ADN dans la résine d’arbre. Cela serait possible grâce aux méthodes sophistiquées de séquençage moderne.

Pour sa part, Kathrin Janssen, auteur d’une étude de l’Institut de microbiologie médicale de Bonn, croit fermement que ces données seront certainement d’une aide très précieuse pour les futures explorations.

L’importance de savoir combien de temps l’ADN peut survivre dans la résine d’arbre dépasse de loin la simple analyse, elle offre l’opportunité de nouvelles perspectives pour l’avenir de la recherche scientifique dans le domaine de la génétique.


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