Tofoli Douglas/Flickr

Quant on sait qu’aujourd’hui huit pays — la Chine, l’Inde, Israël, la France, la Corée du Nord, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis — détiennent près de 16 000 armes nucléaires, soit assez pour détruire la planète des centaines de fois, on est en droit de craindre pour le devenir sécuritaire des peuples.

En outre, les images d’horreur des suites désastreuses des bombardements atomiques par les Américains des villes japonaises Hiroshima et Nagasaki en août 1945 demeurent vivaces.

Le rayonnement thermique causé par l’explosion des bombes a détruit constructions et ôté des vies, et le syndrome d’irradiation aigüe qui a résulté du nuage atomique a marqué à jamais les zones sinistrées, piégeant pour toujours les survivants dans un cercle infernal ; asphyxie, brûlures, développement de cancers… etc. Compte tenu de leur caractère spectaculaire, l’impact de ces bombardements a, depuis, cultivé chez les dirigeants et les peuples la crainte d’une guerre nucléaire.

Si cette dernière s’est traduite dans les choix politiques stratégiques des leaders, elle a fait naître, en revanche, chez certaines populations et personnes richissimes, une volonté de se protéger contre une éventuelle catastrophe nucléaire, par la confection d’abris anti-atomiques ou “bunkers nucléaires”, en réponse aux scénarios catastrophes véhiculés par les médias, les réalisations cinématographiques et les sociétés s’engageant dans un business florissant sur fond de la thèse du survivalisme.

Aujourd’hui, avec la recrudescence du phénomène du terrorisme à l’échelle mondiale et l’exacerbation des crises multidimensionnelles, nous nous sentons, plus que jamais, impliqués, mais en acteurs passifs des turbulences militaires qui secouent certaines nations, parfois, non loin de nos frontières.

Nous nous posons alors cette question qui nous taraude sans cesse : « si je survivais à une attaque à la bombe nucléaire, que devrais-je faire ? »

L’idée de se faire construire un bunker anti-nucléaire ne semble plus faire légion, la stratégie militaire se focalisant sur la prévention d’attaques chimiques ou biologiques.

Néanmoins, une étude développée en 2014 et publiée dans le journal Proceedings de la Royal Society A : Sciences mathématiques et physiques, par Michael Dillon, chercheur au Laboratoire national Lawrence Livermore, a mis en place des règles d’or à appliquer en partant de tests effectués sur un hypothétique scénario d’une explosion nucléaire à faible intensité – comprise entre 0,1 et 10 kilotonnes, beaucoup moins puissante que la bombe larguée sur Hiroshima qui était d’environ 15 kilotonnes.

En effet, la première règle est de trouver un moyen de faible exposition aux radiations afin d’éviter les retombées nucléaires, i. e, les déchets et débris de bombe et de sol vaporisés rendus radioactifs et ramenés par les vents dominants.

L’étude préconise que la meilleure chose à faire est de trouver un bon endroit pour se cacher — des constructions en brique épaisse ou en béton sans fenêtres — dans l’attente des secours.

En outre, s’abriter dans le sous-sol d’un immeuble de cinq étages ne vous expose qu’à seulement 1/200 de la quantité de rayonnement de retombées à l’extérieur.

Par ailleurs, et en l’absence d’un bon abri à côté de soi lors des faits, M. Dillon conseille, dans son étude, de rester à l’endroit où l’on se trouve jusqu’à la venue des secouristes pour une évacuation vers des endroits moins radioactifs.

Cependant, si l’on se trouve dans un lieu proche d’un rempart jugé plus protecteur — suivant la définition évoquée plus haut — il faut rapidement le regagner dans l’attente d’être secouru. Un tel geste pourrait être fortement salutaire…


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