Nick Karvounis/Unsplash.

Les idées reçues ont toute leur part de vérité. En se renseignant un minimum sur leurs origines, il est facile de comprendre leur sens caché. Un mythe longtemps démenti ou du moins, évité, concerne la détérioration de l’état de santé des hommes et des femmes lorsque les uns et les autres avancent dans l’âge.

Si jusque-là aucune différence concrète n’a été scientifiquement prouvée, c’est désormais le cas grâce à une analyse génétique ayant réussi à mettre la lumière sur un fait des plus surprenants.

Des contradictions

En prenant de l’âge, les femmes rencontrent plus de soucis de santé en comparaison avec les hommes et plusieurs facteurs sont à incriminer. Pour commencer, les scientifiques se sont demandé si cette « injustice » avait quelque chose à voir avec le rythme reproductif concerné par chaque sexe et la réponse est positive.

La ménopause est un phénomène naturel, mais très ingrat. Lorsque les ovaires arrêtent de fonctionner, la femme ménopausée commence à ressentir toute sorte de symptômes aussi désagréables les uns que les autres.

Comme les hommes échappent à ce fait, étant donné qu’ils sont prédisposés à rester fertiles durant toute leur vie : ils continuent alors à se sentir « en bonne forme » pendant que les femmes survivent à un lot de problèmes.

Parler d’injustice est cependant non envisageable, car malgré tous ces désagréments, les femmes arrivent tout de même à vivre plus longtemps que les hommes. Au Royaume-Uni, elles ont même une espérance de vie supérieure d’environ 3 ans étant donné qu’elles vivent en moyenne jusqu’à 82,9 ans pendant que les hommes vivent jusqu’à leurs 79,2 ans.

La génétique est encore une fois responsable. Selon la recherche, les gènes qui entrent en jeu tardivement au cours d’une vie et qui détiennent un rôle crucial dans le maintien de la fertilité masculine sont les mêmes qui causent tant de problèmes aux femmes.

Public Domain, Max Pixel

Des retombées ambitieuses

D’une certaine manière, les gènes qui sont bénéfiques pour les hommes d’âge moyen à avancé sont tout le contraire pour les femmes, il s’agit du « paradoxe santé-survie hommes-femmes » enfin expliqué par cette étude menée par des chercheurs de l’Université d’Exeter.

Ce paradoxe en conflit des sexes s’illustre par une différence dans le rapport-bénéfice/dommage causé par un facteur commun. La démarche expérimentale a été testée sur des mouches croisées dans le but d’optimiser la fertilité masculine. Comme résultat, les mâles âgés étaient bien fertiles et en bonne santé pendant que les femelles s’en sortaient très mal.

Les données récoltées de ce projet de recherche, publié dans Nature Communications, sont intéressantes pour créer un modèle mathématique applicable pour l’amélioration de la santé humaine. Les femmes ménopausées ne sont donc plus « programmées » à transmettre leurs gènes, tandis que les hommes le restent jusqu’à leur dernier jour, d’où la nécessité qu’ils restent préparés à faire des enfants.

« La sélection naturelle tente de pousser les femmes et les hommes dans des directions différentes. » a déclaré le professeur David Hosken, coauteur de l’étude. « Certains gènes vont faire un “bon mâle”, mais une “mauvaise femelle” et vice-versa. » a-t-il ajouté en précisant que la survie et la santé sont deux choses différentes.


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