Julius Csotonyi.

Grâce aux avancés de la science, nous sommes arrivés à retracer la chronologie des évènements les plus marquants survenus au cours de l’Histoire de notre planète. Si les scientifiques comprennent désormais les mécanismes cachés derrière certains des incidents les plus décisifs et complexes de notre univers, cela n’a pas toujours été le cas.

Depuis peu, la révélation des causes majeures de l’une des extinctions de masses les plus impactantes de l’Histoire fait trembler la communauté scientifique à cause des similarités du contexte avec le monde actuel…

Des hypothèses discutées

Les catastrophes dont la Terre a été témoin ne sont plus à compter. Entre les météorites et la glaciation, pour ne citer que cela, aucun écosystème terrestre n’a été épargné. Toutefois, la plus sévère fut certainement la grande extinction survenue il y a 252 millions d’années, lorsque près de 70 % des vertébrés terrestres et 96 % des espèces marines ont disparu, incluant les fameux trilobites ayant pourtant survécu aux deux précédentes extinctions de masse.

L’extinction massive Permien-Trias a été décrite comme « la mère de toutes les extinctions de masse » ou encore « Great Dying » chez les anglophones, car ses conséquences étaient les plus calamiteuses que la Terre ait connues. Pourtant, personne ne connaissait la véritable origine de ce désastre.

Kalmankovats, Pixabay

Pendant longtemps, les experts pensaient que des activités volcaniques de longue durée en Sibérie étaient en cause avec des répercussions graves : blocage des rayons du soleil, dégradation de la couche d’ozone, pluies acides et augmentation des températures. De nos jours, nous savons que c’est ce dernier point qui était réellement problématique.

À cause du réchauffement climatique exceptionnellement sévère à l’époque, le métabolisme des espèces marines a totalement été déréglé. De ce fait, leurs besoins en oxygène ont été décuplés alors que parallèlement, les océans commençaient justement à en manquer.

« C’est la première fois que nous sommes arrivés à faire une prédiction mécanistique des causes de l’extinction, vérifiable directement avec les archives fossiles. » a déclaré l’océanographe Justin Penn de la University of Washington. « Ceci nous permet de faire des prédictions des causes d’extinction au futur. » a-t-il ajouté.

Ces dires sont d’actualité, car nous commençons à précisément remarquer les mêmes changements atmosphériques à la seule différence qu’ils opèrent à un rythme bien plus rapide, rendant la situation plus menaçante…

Une alerte justifiée

La grande extinction de masse dont il est question a montré des signes annonciateurs 700 000 années avant le cataclysme, selon les spécialistes. Grâce à une simulation virtuelle conduite par l’équipe, les données ont démontré que la Terre évoluait dans les mêmes conditions actuelles : les mêmes moyennes de température et taux d’oxygène étaient enregistrées durant la période d’avant les grandes éruptions volcaniques.

Public Domain, Pxhere

Le modèle a également été utilisé pour mimer les mêmes circonstances et calculer les gaz à effet de serre dans l’atmosphère au moment des faits. Il a ainsi été établi que les températures océaniques avaient augmenté de 11° Celsius, entraînant par la même occasion une déplétion d’oxygène allant jusqu’à 76 % des concentrations initiales : 40 % des fonds marins étaient donc totalement dépourvus du gaz vital. Pour appuyer leurs arguments, les chercheurs ont appliqué ces éléments sur des espèces modernes dont les besoins en oxygène sont bien connus : le résultat était alarmant.

« Très peu d’organismes marins sont restés dans leur habitat. C’était fuir ou périr. » a déclaré l’océanographe Curtis Deutsh de la même équipe de recherche. Il a aussi précisé que les créatures les plus touchées étaient celles habitant loin des équateurs, car même la migration n’était plus envisageable pour elles.

Depuis la fin du 19e siècle, la température moyenne a augmenté de 0,8° Celsius et continue à le faire à une allure de plus en plus accélérée. Par là, les auteurs insistent sur le fait que nous devons tirer les bonnes conclusions de cette étude publiée dans Science : le même scénario n’est pas écarté.


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