Thibault Penin via Unsplash.

Netflix est une entreprise qui a réussi à s’imposer en un temps record. Extrêmement populaire depuis quelques années, elle est vite devenue un incontournable pour les sériephiles à la quête des dernières sorties.

Ce célèbre site de streaming propose diverses formules d’abonnement donnant accès à un catalogue très riche dont films, séries, documentaires et toute sorte de contenu audiovisuel.

Mais vite devenue victime de son succès, la boite américaine perd annuellement dans les 500 millions de dollars de revenu à cause d’un seul geste…

Un problème considérable

Netflix est désormais enracinée dans la culture populaire. Selon des données récentes, la plateforme compte plus de 130 millions d’abonnés et le nombre ne fait qu’augmenter. Cependant, tout succès s’accompagne de son lot de soucis, et Netflix ne se déroge pas à la règle.

Le partage des comptes entre les utilisateurs est un fait confirmé et même reconnu par les gérants de la société. Des millions de personnes font usage d’identifiants qui ne leur appartiennent pas et qu’ils n’ont pas payés pour avoir.

Dans la majorité des cas, la communication des mots de passe des comptes Netflix se fait entre les membres de la même famille ou encore entre amis. Toutefois, la pratique a vite évolué en une sorte de business parallèle profitable.

Des statistiques ont montré que 12 % des utilisateurs ne payaient pas pour le service. Pourtant, ces chiffres ne semblent pas déranger les premiers concernés. Reed Hastings, Cofondateur et Directeur général de Netflix, n’est pas spécialement motivé à la pensée de prendre les mesures nécessaires pour arrêter ces dérives. Mais ceci pourrait bientôt changer.

Matthew Keys, Flickr

Synamedia, une startup britannique en plein essor, commence à proposer une solution radicale aux fournisseurs de service similaires à Netflix comme Hulu, Amazon Prime, ou encore HBO GO. Selon la présentation faite au cours du Consumer Electronics Show 2019, un salon de l’innovation technologique, cet outil rend possible la détection des mouvements suspects de chaque compte.

Le « Credentials Sharing Insight » est ainsi le nouveau concept qui vise ceux qui ne respectent pas les chartes d’utilisation et abusent du service grâce à des méthodes d’apprentissage automatique. Concrètement, la technologie permettra aux entreprises d’analyser l’activité enregistrée dans un même compte en fonction d’horaires de visionnage trop décalés, d’une localisation géographique différente ou encore d’une incohérence dans les programmes suivis.

« Le partage des identifiants devient trop coûteux pour être ignoré. Notre nouvelle solution donne aux opérateurs la possibilité d’agir. » a déclaré Jean Marc Racine, Chef de produit à Synamedia, dans un communiqué. « Beaucoup d’utilisateurs seront heureux de payer des frais supplémentaires pour un service Prémium partagé avec un plus grand nombre de clients. C’est un excellent moyen pour garder les gens honnêtes, honnêtes, tout en bénéficiant d’une source de revenus supplémentaire. » a-t-il ajouté.

Une question négligée

L’intelligence artificielle développée fait la distinction entre les comptes distribués au sein du même cercle familial ou social et ceux partagés avec littéralement des inconnus. Par ailleurs, elle pourra indiquer si c’est le même utilisateur qui est connecté à son compte pendant les vacances, ou s’il s’agit réellement d’un échange de mots de passe d’un bout du monde à l’autre.

Pour faire simple, l’idée serait d’annoter les comptes qui entravent les règlements et de les rediriger, à coup de « messages d’information », vers des comptes Prémium, une option qui est naturellement plus chère. Mais c’est justement là que subsiste un problème, car ces règlements sont assez vagues.

Gage Skidmore, Flickr

En prenant en considération les conditions d’utilisation de Netflix, il est expliqué que le titulaire du compte a « le contrôle » sur ce dernier et qu’il en est responsable. Noir sur blanc, il est écrit que le compte ne doit pas être divulgué en dehors de son foyer. Mais l’un des discours du PDG de Netflix en dit tout autre ; « Nous adorons que des personnes partagent Netflix. C’est une chose positive, pas négative. » déclare t-il devant la foule du CES 2017, niant ainsi son inquiétude à ce sujet. Pour lui, c’est la notion du partage qui rend son service si désirable.

Pour l’instant, aucune compagnie opérant dans le domaine de la diffusion en streaming, à l’exception de Sky UK, n’a montré publiquement son intérêt pour cette nouveauté. Si un sondage a révélé que 46 % des utilisateurs américains optent pour le partage des comptes, c’est étonnamment considéré bénéfique.

En effet, l’essence même de cette industrie se trouve dans la publicité, car les géants de celle-ci voient en les usagers « opportunistes » des clients potentiels, pouvant décider de s’inscrire à tout moment si le service arrive à les fidéliser.

En même temps, il n’est pas nécessaire de regarder la dernière série à la mode à partir d’un vrai compte pour contribuer à son succès. Des revenus sont générés sans qu’une « source légale » ne soit spécialement recherchée.


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