NASA/Dana Berry.

Étoile la plus proche, et certainement la plus importante pour notre survie, autour de laquelle gravite notre planète, le Soleil est né il y a plus de 4,5 milliards d’années : d’une chaleur de près de 15 millions de degrés en son centre, il se situe à pas moins de 150 millions de kilomètres de la Terre.

Naturellement composé de gaz dits légers, dont l’hydrogène et l’hélium, il constitue notre principale source d’énergie : si le Soleil a longtemps fasciné la communauté scientifique et fait l’objet d’innombrables recherches, il semblerait que nous soyons arrivés à un point où nos connaissances en la matière dépassent tout ce que nous aurions pu imaginer…

Quand la science tente de rivaliser avec la nature

Aussi surprenant cela puisse paraître, un groupe de chercheurs en physique chinois de l’Institut des sciences physiques de Hefei a réussi à mettre au point un « soleil artificiel » qui chauffe six fois plus que celui qui brille au-dessus de nos têtes et qui fonctionne exactement de la même manière.

Ce dernier se présente sous la forme d’un réacteur cylindrique de 360 tonnes mesurant 11 mètres de hauteur pour 8 mètres de diamètre.

Appelé EAST (Experimental Advanced Superconducting Tokamak), le projet a débuté en 2006 et a atteint son objectif le 12 novembre 2018, lorsque la machine a réussi à dépasser les 100 millions de degrés, qui n’est autres que la température qui permet à la fusion nucléaire de se produire sur notre planète.

Il faut savoir que pour diffuser son énergie, le Soleil utilise essentiellement ce phénomène : tandis que deux noyaux d’hydrogène s’assemblent entre eux pour former un seul noyau beaucoup plus lourd, une quantité importante de chaleur et de lumière est produite. Dans le cas de EAST, les physiciens ont utilisé du plasma qu’ils ont fait chauffer jusqu’à 100 millions de degrés.

Si ce processus a l’air simple de prime abord, il n’en est rien en réalité : en effet, il est particulièrement difficile de prédire le comportement et les déplacements d’une matière aussi complexe que le plasma.

Chinese Academy of Sciences

Une expérience d’une importance capitale pour notre planète

« Il s’agit certainement d’une étape importante pour le programme de fusion nucléaire de la Chine et d’un développement important pour le monde entier » affirme le Professeur Matthew Hole de l’Université Nationale australienne, et pour cause : en plus de constituer un progrès indéniable en matière de physique, EAST est potentiellement la solution à la crise écologique et plus précisément énergétique que nous traversons actuellement.

« L’avantage est simple en ce qu’il s’agit d’une production d’énergie continue à très grande base, avec zéro émission de gaz à effet de serre et aucun déchet radioactif à longue durée de vie », ajoute le Professeur Hole.

Pour ainsi dire, il se pourrait que dans un avenir proche, nous n’aurions plus besoin d’utiliser de réacteurs nucléaires à fission dans nos centrales, qui, malheureusement, sont extrêmement nocifs pour notre environnement (en plus d’être de véritables armes de destruction massives si jamais une mauvaise manipulation a lieu).

À ce stade, EAST, qui peut produire 10 millions de watts, est donc assez performante pour approvisionner à elle seule 200 000 ampoules.

Cependant, les chercheurs chinois se voient confrontés à un léger problème, rendant la duplication de EAST compliquée : contrairement aux autres réacteurs nucléaires, celui-ci fonctionne à base de tritium, un isotope rare à trouver à l’état naturel, sur notre planète…


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