Kaboompics.

« Un chant de Noël » – le premier et le plus célèbre des contes écrits par Charles Dickens –, a fait naître une croyance populaire qui persiste encore de nos jours : Celle que le fromage puisse nous donner des cauchemars. Mais est-ce vraiment le cas ?

Bien que ce soit peut-être insuffisant, quelques études ont déjà tenté de s’attaquer à la question du lien potentiel entre le fromage et les cauchemars.

L’une des recherches les plus citées à ce sujet est celle de 2005. Celle-ci avait d’abord révélé que non, manger du fromage avant de se coucher n’augmente pas le risque de faire des cauchemars. Cela dit, elle a également signalé que différents types de fromages britanniques donnaient à la population différentes sortes de bons et de mauvais rêves.

Les consommateurs de « Stilton » faisaient des rêves bizarres, les fans de « Red Leicester » rêvaient du passé tandis que ceux du « Lancashire » rêvaient du futur. Et apparemment, choisir du « Cheddar » comme collation au coucher permettrait de rêver de célébrités.

Mais il faut garder à l’esprit que l’enquête en question avait été menée par le British Cheese Board, qui a toutes les raisons de vouloir effacer la réputation du fromage. Il s’agissait donc d’un marketing astucieux, mais d’un point de vue scientifique, l’étude présentait des défauts fondamentaux.

Par exemple, il n’existait pas de groupe témoin et nous ne savons pas si les personnes qui ne mangent pas du tout de fromage le soir ont plus ou moins de mauvais rêves.

Flickr

En fait, prendre un repas riche en matières grasses tard le soir peut provoquer une indigestion qui perturbera notre sommeil. Et cela implique souvent plus de cauchemars — ou du moins le souvenir de plus de cauchemars —, vu que nous nous réveillons plus souvent durant la nuit.

Dans certains pays, le fromage est consommé en dessert à la fin des grands repas, pouvant ainsi provoquer des cauchemars. Mais en réalité, il se pourrait plutôt que la quantité de nourriture avalée soit ce qui a conduit à une indigestion, au lieu du fromage en lui-même.

Ceci concorde avec la source de ce mythe, car, tout en accusant la miette de fromage qu’il avait mangé, Scrooge — le protagoniste du conte — attribue aussi ses mauvais rêves à « un morceau de bœuf non digéré », une « tache de moutarde » ou éventuellement « un fragment de pomme de terre non cuite ».

Une autre hypothèse — sans doute plus pertinente — se base sur le « tryptophane », un acide aminé contenu dans le fromage ou dans divers autres aliments, tels que le lait, le poulet, la dinde et les cacahuètes. Le corps l’utilise pour produire de la sérotonine, qui normalise le sommeil et réduit le niveau de stress. Des études sur le tryptophane en tant que somnifère ont néanmoins montré des résultats mitigés.

L’idée que le fromage a des effets étranges sur l’esprit pourrait provenir d’un phénomène très réel, mais rare, connu sous le nom de « réaction au fromage ». Mais il n’existe toujours aucune preuve solide à tout cela…


Contenu Sponsorisé

>