Rawpixel, Pixabay

L’origine de l’Univers intrigue spécialistes et curieux. Si de nombreuses théories existent sur le sujet, aucune d’entre elles n’a pu être prouvée, malgré tous les efforts réunis des scientifiques.

Quelques fois, des découvertes totalement hasardeuses peuvent avoir le mérite de faire avancer la science et cela d’une manière plus efficace que toute approche méthodique. Lorsque la couleur la plus vieille au monde a été observée, le lien fait entre elle et l’origine de la vie était loin d’être une évidence.

Une découverte étonnante

Une recherche internationale a été menée par une équipe de l’Université Nationale Australienne. Ce que les chercheurs ont trouvé était des plus surprenants : un pigment naturel vieux de 1,1 milliard d’années, soit la couleur la plus ancienne jamais enregistrée par des géologues.

En effet, sa précédente, une couleur vieille de 500 millions d’années, vient d’être détrônée après la publication de la découverte dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences.

Le pigment avait pu être extrait à partir de fossiles de couleur verdâtre, mais ce n’est pas la couleur en question. Ces fossiles ont été prélevés à partir de roches localisées au plus profond des déserts les plus emblématiques du monde : le Sahara.

L’extraction s’est faite à partir de schistes marins du bassin de Taoudeni en Mauritanie et le processus était une succession d’extractions, de broyage, de dilutions et de révélation chromogène pour arriver à la couleur originelle : du rose.

Les chercheurs ayant travaillé sur ce très grand projet de recherche ont comparé leur trouvaille à celle de la découverte d’une peau de Tyrannosaurus Rex fossilisée.

« Si vous trouvez un tissu dermique fossilisé d’un T rex, qu’il soit assez bien préservé pour permettre une reconnaissance d’une couleur bleue ou encore verte, là ça sera une découverte géniale. Ce que nous avons trouvé est 10 fois plus ancien qu’un T rex, en termes d’âge et d’apparition sur Terre. » a expliqué le Pr Brocks.

« Les molécules que nous avons trouvées ne reviennent pas à des créatures aussi impressionnantes que les dinosaures, mais à des organismes microscopiques, car les grands animaux n’existaient pas encore, au temps de la formation du pigment trouvé par notre équipe. C’est bien ça la chose la plus impressionnante. » ajoute-t-il.

Australian National University.

Une réponse à une grande question

La découverte revient à une doctorante, Nur Gueneli, qui a procédé à l’analyse de l’extrait de roche, envoyé au laboratoire de l’Université il y a de cela 10 ans par une compagnie pétrolière.

Les pigments roses vifs sont des fossiles moléculaires de la chlorophylle produite par d’anciens microorganismes photosynthétiques. Ces derniers (certains genres de cyanobactéries) habitaient les anciennes formations océaniques et sont depuis éteints. » a expliqué la doctorante Gueneli.

La découverte n’est pas impressionnante pour la simple raison d’avoir trouvé un pigment vieux et de couleur rose. C’est surtout pour le fait qu’elle apporte une grosse pièce au puzzle de la vie.

Si le plus ancien pigment revient à des organismes aussi archaïques et petits que des cyanobactéries, autrefois à la base de la chaîne alimentaire, cela explique pourquoi les grandes créatures vivantes ne sont arrivées qu’aussi tard après la formation de la Terre.

Le problème ne résidait pas dans le manque d’oxygène, comme précédemment établi, mais simplement dans le fait qu’il n’y avait pas de la nourriture pour voir évoluer des organismes aussi complexes que ceux que nous connaissons de nos jours.

 


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