Jean Louis Mazieres, Flickr

Le monde dans lequel nous vivons est en constante évolution. L’Histoire est réécrite en permanence, et de nouveaux évènements viennent modifier la face du monde telle que nous la connaissons, sans même pas nous rendre compte du changement. En vrai, tout ce qui se trouve autour de nous est dynamique et éphémère, dans un sens…

Seulement, en raison de la lenteur de certains dénouements, nous arrivons difficilement à remarquer la variabilité des éléments qui s’ajoutent, s’annulent et qui sont modifiés, même pour un scientifique. Fort heureusement, la collecte des données et les approches méthodiques sont une réussite, et des avancées, comme l’établissement d’une nouvelle ère géologique, arrivent à se faire.

Une décision enfin prise

La Commission internationale de Chronostratigraphie (ICS) a enfin tranché. Après plusieurs années de débats scientifiques enflammés, désormais il n’y a plus aucun doute : un nouvel étage géologique a été délimité et, nouvelle excitante, nous y vivons actuellement.

Il a été nommé « âge Meghalayen » et selon les estimations de géologues, il aurait débuté il y a de cela 4200 ans. Pour expliquer les choses, les spécialistes en la matière aiment dire que l’échelle des âges biologiques est basée sur des subdivisions unitaires qui répartissent les temps par lesquels est passée notre planète.

Cette échelle peut être perturbée par plusieurs évènements assez violents tels que les changements climatiques, la dérive des continents ou encore les impacts d’astéroïdes. Le Meghalayen par exemple a été marqué durant ses 200 premières années par des périodes de rude sècheresse. Ensemble avec les âges Greenlandien et le Northgrippien, il constitue la grande subdivision ou époque de l’Holocène, qui a débuté après la dernière glaciation il y a plus de 10 000 ans.

Le début bouleversant et sec de l’âge Meghalayen a largement secoué et déraciné des civilisations comme celles établies en Égypte, en Grèce, en Syrie, en Palestine, la Mésopotamie (Irak actuel, majoritairement) et même la vallée du Yangtze.

Biswarup Ganguly

Selon Stanley Finney, le secrétaire général de l’Union Internationale des Sciences géologiques, cet âge est unique pour son contexte inédit. En quelque sorte, le climat mondialisé a influencé des changements culturels profonds et déterminants de notre époque.

Des débats et des controverses

Si les âges géologiques prennent du temps pour subir des transitions, la décision à prendre pour les catégoriser s’est aussi fait attendre. En fait, il n’est pas si simple que ça de délimiter un âge géologique, et l’ICS a besoin de preuves irréfutables. Celles qui ont permis d’établir l’âge Meghalayen ont été trouvées au niveau de stalactites de caves indiennes au nord du pays, à Meghalaya.

La décision, même basée sur des preuves physiques, climatiques et environnementales, suscite encore des controverses. Selon certains scientifiques, elle n’est pas assez fondée, et surtout, elle ne prend pas en compte un élément important : l’âge géologique induit par l’activité humaine, soit l’Anthropocène. Cet âge débuterait avec le « pic d’or » des années 1950, coïncidant avec l’augmentation en masse du plastique, de la radioactivité et des émissions de CO2.

Pour y remédier, le ICS a laissé une marge pour pouvoir apporter des modifications, dans le cas où ça sera nécessaire : le Meghalayen débute donc 4200 avant 1950, et non pas 4200 ans avant le présent comme il est standardisé de dire en géologie.

« C’est officiel, nous sommes dans un nouvel âge géologique. Qui l’aurait su ? » a déclaré le Professeur Mark Maslin de University College of London.

 


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