Clio CJS, Flickr

La nature de l’Homme, bonne ou mauvaise soit elle relève de bien des questions, et les débats n’ont pas de fin. Si mesurer notre capacité à faire du mal au même titre que notre QI est désormais possible, les chercheurs sont confiants quant aux avancées qui peuvent en résulter dans le domaine de la psychologie.

Capable des pires cruautés comme des actions les plus nobles, l’humain est cette machine « ultra » complexe dont il est difficile de comprendre les choix. Mais cette découverte risque d’apporter quelques éclaircissements…

Notre côté méchant

Le facteur D, c’est le nom que des chercheurs en psychologie allemands et danois ont donné à la force motrice de nos impulsions les plus sombres. Ils le définissent comme « la tendance générale à maximiser l’utilité individuelle — ignorer, accepter ou provoquer de manière malveillante la désutilité pour les autres — accompagnée de croyances qui servent de justification. »

La théorie a été inspirée par le facteur G, proposé il y a plus d’un siècle par le psychologue anglais Charles Spearman. Ce facteur général d’intelligence prouve que si un individu réussit une sorte de test cognitif, il le fera aussi avec d’autres épreuves d’intelligence.

« De la même manière, les aspects sombres de la personnalité humaine ont également un dénominateur commun, ce qui signifie — tout comme l’intelligence — que l’on peut dire qu’ils sont tous une expression de la même tendance dispositionnelle », explique le psychologue Ingo Zettler de l’Université de Copenhague, au Danemark.

Abordant l’exemple des violences extrêmes, des violations de règles ou des tromperies, le Docteur Zettler explique : « Ici, la connaissance du facteur D d’une personne peut-être un outil utile, par exemple pour évaluer la probabilité que la personne récidive ou adopte un comportement plus néfaste. »

Jason Matthews, Flickr

Un fondement scientifique

Dans l’optique de mesurer le facteur D de la même manière que le QI, quatre études publiées dans la revue scientifique Psychlogical Review ont impliqué plus de 2500 participants qui ont été invités à être en accord ou au contraire, en désaccord avec une série de déclarations telles que : « Je sais que je suis spécial parce que tout le monde me le dit », « Je dirais n’importe quoi pour obtenir ce que je veux » ou « faire du mal aux autres serait passionnant. »

Zetter et ses collègues concluent que le facteur D existe en chacun de nous, mais se manifeste différemment d’une personne à une autre. « Pour un individu donné, le facteur D peut aussi bien se manifester par le narcissisme, la psychopathie ou une combinaison de différents traits sombres », explique-t-il. Il est alors facile de déterminer si une personne a un facteur D élevé, car celui-ci indique la probabilité qu’une personne adopte un comportement associé à un ou plusieurs de ses traits sombres.

La découverte de ce que les psychologues décrivent comme le noyau sombre de la personnalité pourrait aider dans l’avancement de la psychologie ainsi que dans notre compréhension et notre interprétation des actions malveillantes des gens, disent-ils.

Pris par une simple curiosité ou par la volonté de se découvrir, toute personne peut calculer son niveau de facteur D en répondant à un questionnaire en ligne.


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