Speshul Ted, Flickr

Lors d’une période de forte chaleur, le corps humain se mobilise par la transpiration afin de garder sa température interne normale et maintenir le bon fonctionnement de ses différents organes.

Cependant, une exposition prolongée à la chaleur peut coûter, au corps humain, ses réserves en eau et en sel, et donc affaiblir sa résistance aux températures élevées.

Vous avez sûrement déjà vécu une période caniculaire et avez senti ses effets sur vous : maux de tête, épuisement ou fatigue inhabituelle, crampes musculaires… Il faut ajouter à cela une diminution de vos capacités intellectuelles, ce qui peut vous surprendre, mais c’est ce que la science vient de montrer récemment.

La chaleur engendre la stupidité, selon une étude

L’étude de Harvard concernant l’effet des hautes températures sur le système cognitif humain a été réalisée en 2016, mais n’a été publiée que récemment. Elle a été menée sur 44 jeunes étudiants durant une période caniculaire à Boston. Ces derniers ayant visiblement tous le même âge fréquentent la même université et habitent dans la même région. L’unique différence était que 20 d’entre eux vivaient dans un dortoir climatisé, et le reste résidait dans d’anciens bâtiments sans climatisation.

Pour détecter l’effet de chacun des deux différents climats sur les capacités intellectuelles des sujets, les scientifiques ont chargé les étudiants d’effectuer deux tests cognitifs chaque matin à leur réveil sur leurs smartphones, durant une période s’étalant sur 12 jours.

Selon un communiqué de presse de Harvard, le premier test a été conçu pour évaluer la capacité de concentration chez chacun des sujets. Quant à la seconde épreuve qui consistait en des exercices basiques en arithmétique, elle a été utilisée pour mesurer la vitesse cognitive ainsi que la force de la mémoire au travail.

Kullez, Flickr

Les résultats de l’étude ont révélé que les étudiants vivant dans des bâtiments dépourvus de climatisation, étaient de 13,4 % moins performants dans le premier test et de 13,3 % moins bons au second, comparativement au groupe de pairs qui vivait dans des appartements climatisés.

La stupidité persiste même après la vague de canicule

Cette étude a conduit les chercheurs à un autre résultat aussi intéressant. En effet, après le passage de la vague de chaleur, les différences des capacités intellectuelles observées entre les deux groupes d’étudiants se sont poursuivies. Selon Joseph Allen, l’un des auteurs principaux de l’étude, les températures intérieures continuent souvent à s’élever même après que les températures extérieures se soient abaissées, donnant la fausse impression que le danger est passé, alors qu’il persiste en réalité à l’intérieur des bâtiments.

Cette étude révèle que le déficit de la fonction cognitive dû à l’effet des chaleurs excessives s’étend au-delà des populations vulnérables (personnes âgées, enfants, femmes enceintes…). Cela souligne alors, l’importance d’intégrer des mesures d’adaptation durables dans les bâtiments à la lumière du changement climatique, afin de préserver le niveau d’instruction et de productivité économique.

 


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