Patricia H. Schuette. Flickr.

Prendre soin de sa santé bucco-dentaire est essentiel, et pas seulement pour éviter les douleurs dentaires, les caries ou encore certaines infections bactériennes.

En effet, il faut savoir qu’une mauvaise hygiène buccale peut, sur le long terme, être la cause de nombreuses maladies bien plus graves et parfois irréversibles : en plus du côté inesthétique des dents dégradées, elles ont un impact direct sur nos poumons, nos reins et engendrent dans certains cas des pathologies cardiovasculaires.

Alors que les dentistes recommandent de se brosser les dents 2 à 3 fois par jour ou d’utiliser du fil dentaire, une nouvelle étude a prouvé que ce dernier n’était pas si sain que l’on pourrait le penser…

Une étude qui soulève un problème réel

Dirigée par une équipe de scientifiques américains du Silent Spring Institute, une association qui lutte contre les produits toxiques présents dans notre environnement, une étude a révélé que le fil dentaire contient des taux élevés de PFAS, un groupe de produits chimiques (dont l’acide perfluorooctanesulfonique et l’acide perfluorooctanoïque) particulièrement nocifs pour notre organisme.

Pour en arriver à ce constat, le groupe de chercheurs a prélevé et analysé le sang de 178 participants après les avoir soumis à un questionnaire sur leurs habitudes de vie : d’après les résultats, il s’avère que les personnes qui utilisent certaines marques de soies dentaires connaissent des niveaux plus importants de PFAS dans leurs bilans sanguins.

« Il s’agit de la première étude montrant que l’utilisation de fil dentaire contenant du PFAS est associée à une charge corporelle plus élevée en ces produits chimiques toxiques » s’inquiète la Doctoresse et auteure principale de ladite étude Katie Boronow.

En outre, les recherches ont permis de découvrir que pas moins de 18 marques de soies dentaires différentes (dont Oral-B Glide, qui reste l’une des plus utilisées par la population américaine) se servent du PFAS dans leurs produits en tant que revêtement.

Cependant, les experts du Silent Spring Institute rappellent que leur expérience nécessite d’autres examens plus approfondis, car les antécédents médicaux des participants n’ont pas été pris en compte ici.

Aussi, la Doctoresse Boronow déclare que « la bonne nouvelle est que […] les consommateurs peuvent choisir des fils qui ne contiennent pas de PFAS ».

Muklinika, Pixabay

Une substance particulièrement nocive pour notre organisme

Quoi qu’il en soit, le PFAS n’en reste pas moins dangereux pour la santé, même si l’on y est exposé en petites quantités et des dizaines d’études scientifiques l’ont largement démontré par le passé.

Effectivement, lorsque cette substance est ingérée par notre corps, elle peut engendrer diverses maladies toutes aussi graves les unes que les autres : en se fixant à nos protéines et en s’accumulant à l’intérieur de nos tissus, le PFAS met en péril aussi bien nos reins que notre foie.

De plus, une étude datant de 2015 a mis en exergue le fait qu’il est hautement dangereux pour les enfants à naître : retrouvé dans le liquide amniotique et dans le sang du cordon ombilical, les nourrissons qui ont directement été en contact avec du PFAS ont un système immunitaire nettement plus faible que ceux qui ne l’étaient pas.

Plus préoccupant encore, ce groupe d’acides toxiques est de surcroît l’un des facteurs qui causent de lourdes malformations congénitales.

Si la solution était simplement de supprimer le PFAS de notre quotidien, la réalité se veut malheureusement bien plus compliquée que cela : à vrai dire, en plus du fil dentaire, il est contenu dans un nombre incalculable de produits (consommables ou non) que nous utilisons pratiquement tous les jours comme l’eau, les huiles, le shampoing, les peintures, les emballages alimentaires, les tissus d’ameublement…

Tandis que la communauté scientifique est d’accord avec le fait que ces agents chimiques sont de véritables poisons, les gouvernements quant à eux ne sont pas de cet avis : en attendant une prochaine réforme sur le sujet, nous avons le devoir de faire attention à ce que nous achetons…


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