Pratique très courante chez les étudiants les veilles d’examen notamment, les nuits blanches sont bien trop souvent considérées comme le meilleur moyen d’apprendre ces quelques derniers chapitres qu’on a malencontreusement laissé trainer ou tout simplement oublié de réviser.
Pourtant, les effets néfastes du sommeil sur notre organisme sont nombreux et rien ne vaut une bonne nuit de sommeil pour être efficace tout au long de la journée : c’est d’ailleurs ce qu’ont démontré, une fois de plus, les recherches réalisées par le spécialiste en la matière Jakke Tamminen.
Une étude toujours en cours, mais déjà probante
Menée par le Docteur en psychologie de l’Université de Londres Jakke Tamminen et son équipe, une expérience tente de prouver que les nuits sans sommeil affectent dangereusement notre mémoire, en particulier chez les étudiants.
Pour en arriver à cette conclusion, le Docteur a soumis un tout nouveau vocabulaire à apprendre par cœur par plusieurs participants, qu’il a au préalable réparti en deux groupes distincts : tandis que le premier groupe d’étudiants doit dormir une nuit complète, le deuxième en revanche est tenu de rester éveillé toute la nuit.
En outre, chacun des participants est doté d’un électroencéphalographe qui a pour rôle d’analyser leur cerveau durant leur sommeil.
Durant 7 jours consécutifs, le Docteur Tamminen et son équipe ont également évalué la mémoire de tous les participants, en leur demandant au bout d’une semaine quels sont les mots dont ils se souviennent.
D’après les résultats, il s’avère que le groupe d’étudiants n’ayant pas dormi la nuit qui a suivi la leçon de vocabulaire se rappelle moins bien des définitions que les autres.
Plus surprenant encore, le groupe qui a pu faire une nuit complète se rappelle beaucoup mieux du cours 7 jours après.
Les méfaits du manque de sommeil sur notre cerveau
« Le sommeil est vraiment un élément central de l’apprentissage. Même si vous n’étudiez pas quand vous dormez, votre cerveau étudie toujours » affirme le Docteur Tamminen.
Ce constat a été mis en exergue grâce aux observations des électrocardiogrammes dont étaient dotés les participants : ici, les scientifiques ont confirmé la théorie selon laquelle la phase de sommeil profond appelée « sommeil à ondes lentes » est essentielle pour la mémorisation des informations nouvelles.
En effet, une autre étude menée par le Professeur Matthew Walker de l’Université de Californie avait déjà révélé que cette phase joue un rôle capital dans la formation, mais surtout la conservation de notre mémoire.
En fait, il a été constaté que l’hippocampe, la partie de notre cerveau chargée de la mémorisation, doit obligatoirement communiquer avec le néocortex pour fonctionner de manière optimale : et pour cela, le sommeil à ondes lentes est l’un des vecteurs qui permettent à ces deux parties d’échanger les données entre elles et de les ancrer en nous.
Partant de ce principe, il parait évident que le manque de sommeil altère la mémoire de façon considérable, si bien qu’il rend la tâche plus compliquée, voire inefficace.
En d’autres termes, alors qu’un étudiant voit les 7 ou 8 heures de sommeil précédant un examen comme une perte de temps, ces dernières sont en réalité le meilleur moyen pour l’hippocampe d’organiser et stocker ce qui a été appris.