Stoyko Sabotanov, Wikipedia Commons

Ce n’est pas faux de remettre nos maux sur le dos d’un « mauvais héritage » génétique, mais la réalité est loin d’être aussi simple ni linéaire. En effet, la génétique à elle seule n’arrive plus à expliquer l’accroissement anormal du nombre de personnes atteintes de diverses maladies à l’échelle universelle.

Selon les experts, le problème majeur réside plus dans l’environnement qu’ailleurs : la pollution environnante, le manque d’activités faites en extérieur et l’exposition à des perturbateurs en tout genre font partie des causes les plus incriminées.

Un problème assez répandu

La myopie est un des troubles de la vue les plus fréquents au monde. D’ici 2050, le nombre de myopes aura presque doublé, touchant ainsi 4,8 milliards de personnes. La Chine connaît par exemple des taux records de cette condition : 90 % de jeunes Chinois sont myopes, autant dire que le problème s’apparente à une vraie épidémie.

Une étude a trouvé que même dans le cas où la prévalence génétique est forte, comme chez un enfant de deux parents myopes, le facteur environnemental est le seul responsable de l’apparition de la maladie, représentant une augmentation du risque à 60 %.

Une étude plus récente publiée dans le British Journal of Ophthalmology et conduite sur des jumeaux en Grande-Bretagne a réussi à prouver cette théorie sur le fil de nombreuses années d’analyse. Elle suggère qu’il n’existe pas qu’un seul paramètre environnemental impliqué, mais plusieurs, et qu’ils sont tous importants à explorer.

« Le temps que vous passez en faisant des activités à l’intérieur augmente le risque que votre enfant développe une myopie. » a signalé à The Guardian la co-auteure Katie Williams qui étudie les troubles de la vision au King’s College à Londres.

En les emmenant jouer dehors plus souvent, les enfants seront obligés de s’habituer à regarder plus loin. De manière plus importante, c’est la lumière naturelle qui joue un rôle crucial, car elle permet de ralentir la croissance de la longueur axiale de l’œil, permettant ainsi de prévenir ou de stabiliser la myopie.

Scène vue par une personne myope.

Plusieurs facteurs

Pendant les premières seize années de la vie de 1991 jumeaux suivis pour l’étude, les chercheurs se sont intéressés à leur comportement, leur développement et leur éducation en se basant sur une série de tests visuels et de questionnaires.

Certaines données étaient surprenantes : les enfants nés après le succès d’un traitement de fertilité présentaient 25 à 30 % moins de risques de devenir myope à l’adolescence, d’après les auteurs. De façon curieuse et presque insolite, cette même étude a rapporté que les enfants nés durant l’été avaient doublement le risque de développer une myopie, principalement car ils commencent l’école plus tôt que les autres.

Le niveau social et éducatif aurait également un rôle à jouer, selon une autre étude. Mais encore une fois, le plus grand « mérite » revient à la technologie et à l’exposition aux écrans. Jouer de manière excessive aux jeux vidéo, très tôt durant l’enfance ou l’adolescence, augmente les risques de devenir myope : il ne s’agit plus d’une légende urbaine, mais d’un fait avéré.

Le nombre d’heures que nous passons à l’extérieur est tristement trop bas et les enfants payent de plus en plus les conséquences. Selon les spécialistes, il s’agit d’un phénomène moderne qui est désormais associé à plusieurs problèmes, dont la sédentarité, de mauvaises habitudes alimentaires, mais surtout des dommages oculaires.


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