Public Domain/Pxfuel

L’expression « qui se ressemble s’assemble », désignant les traits de caractère communs de la plupart des personnes se liant d’amitié ou d’amour, est tout à fait concevable, quoique cela ne soit pas toujours le cas. Mais lorsque l’on parle de similitudes physionomiques, cela est un peu plus difficile à croire. Comment imaginer que deux partenaires se mettent à se ressembler davantage, sur le plan physique, à force de vivre ensemble ?

Cela paraît invraisemblable, pourtant une étude datant de 1987, avait clairement établi qu’une cohabitation de plus de 25 ans était susceptible de provoquer des affinités physionomiques entre les deux époux.

Le psychologue Roberts Zajonc et son équipe avaient suggéré que ce phénomène pourrait résulter de certaines habitudes acquises avec le temps impliquant des imitations de l’expression faciale l’un de l’autre. Cela finit par entraîner des changements sur l’apparence du visage.

Autrement dit, les conjoints partageant leur vie pour une longue durée peuvent, par mimétisme empathique constant, présenter une convergence physique très nette, si bien que leurs visages seront similaires.

Bien que cette hypothèse ait acquis beaucoup de notoriété au sein de la population à l’échelle mondiale, elle a été récemment réfutée par une nouvelle expérience menée par Pin Pin Tea-makorn, doctorant en génie électrique.

Légère ressemblance ici.
Rogério Silva/Flickr

Aidé par le psychologue informatique Michal Kosinski, Tea-makorn a décidé d’élargir la base de données utilisées dans les années 1980 en utilisant les images de 517 couples mariés au lieu de 12 comme cela était le cas dans l’ancienne recherche.

Les deux collègues ont ensuite analysé les visages des amants hétérosexuels de race blanche, sur des photographies prises juste après leur union, 20 ans, puis 65 ans plus tard. La comparaison a été effectuée par un panel humain de 153 jurés, mais aussi par un algorithme de reconnaissance faciale appelé VGGFace2, dont la capacité de jugement était nettement supérieure.

Les résultats ont tous été négatifs, à la grande surprise des experts ; rien ne pouvait laisser entendre que les jeunes mariés se ressembleraient de façon progressive en vieillissant côte à côte.

Néanmoins, ces derniers ont tendance à s’unir avec des compagnons qui seraient plus compatibles avec leur physique.

Cela signifie, d’après les auteurs, que cette homogamie est plus un choix que le fruit d’un mariage heureux et durable, au même titre que les autres qualités morales qui rendent deux âmes sœurs plus compatibles, mais ne peuvent être acquise en vivant simplement avec quelqu’un.


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