Mammifère originaire d’Afrique, la girafe fait partie de ces animaux attachants devant lesquels on ne peut rester insensibles.

Facilement reconnaissable grâce à son cou qui peut, à lui seul, atteindre les 4 mètres de hauteur et à ses taches, la communauté s’accorde à dire que son pelage particulier sert à la girafe de camouflage contre les prédateurs.

Seulement, une nouvelle étude nous a récemment permis d’en savoir un peu plus sur cette caractéristique inhérente à nos amis girafidés, et elle semble un peu plus complexe qu’un simple moyen de passer inaperçu…

Quand la génétique s’en mêle

Menée par une équipe de scientifiques de l’Université de Penn State, une étude américaine prouve que la peau tachetée des bébés girafes n’est pas le fruit du hasard, mais est en fait transmis par la mère et plus étonnant encore, qu’il existe un réel lien entre la survie du nourrisson et le motif de ses taches.

Pour mettre en évidence un tel constat, les chercheurs ont étudié un groupe de 31 duos « mères-enfants » de girafes Masaï, une espèce que l’on retrouve notamment en Afrique de l’Est.

D’après les résultats de leurs recherches, ils ont ainsi constaté que les bébés girafes qui naissent avec des taches irrégulières et de tailles variables ont pas moins de 7,5 % plus de chances de survivre que les autres : « Des marques complexes peuvent aider les animaux à échapper aux prédateurs, à réguler leur température ou à reconnaitre leur famille ou leurs individus, ce qui peut affecter leur capacité à survivre et à se reproduire » déclare le Docteur et auteur principal de l’étude Derek Lee.

Mais ce n’est pas tout : en analysant le pelage de ces nouveau-nés, les scientifiques se sont aperçus que deux caractéristiques bien précises étaient purement héréditaires, et étaient transmises plus particulièrement par la maman.

La première d’entre elles est ce qu’on appelle la « circularité », c’est-à-dire à quel point une tache se rapproche de la forme parfaite d’un cercle.

La seconde en revanche concerne davantage sa douceur et la souplesse de ses bords.

Gregory Moine, Flickr

Une découverte pas si récente que cela

Bien que cette étude soit très récente (2018), les scientifiques qui l’ont réalisée affirment s’être inspirés des travaux de la biologiste et experte en girafes Anne Innis Dagg qui datent de 1969 : « C’est ainsi que la science fonctionne, en rassemblant des preuves au fil du temps. Il nous a juste fallu beaucoup de temps pour rattraper les idées du Dr Dagg » explique le Docteur Lee.

En effet, il y a de cela presque 50 ans maintenant, la Doctoresse Dagg, qui a analysé les girafes et leurs comportements pendant des années, était intimement persuadée que la peau tachetée des nourrissons provenait sans aucun doute de leur mère.

À ce propos, elle relate donc dans son étude que la couleur, la taille, les motifs ou encore le nombre des taches sont tout bonnement génétiques.

La communauté scientifique s’accorde à dire que même si les travaux du Docteur Lee ne prennent en compte que 31 couples de girafes, ils n’en restent pas moins prometteurs pour autant : « Les résultats sont scientifiquement valables et intéressants, mais il s’agit bien là d’un échantillon. Il serait bien de comparer ce travail avec des recherches effectuées sur les girafes dans d’autres régions et sur différentes espèces » déclare le Professeur en Zoologie et fondateur de l’organisation Giraffe Conservation Foundation Julian Fennessy.


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