EBRD/Flickr

Il suffit de regarder les informations pour savoir que le monde va mal. Et comme si cela ne suffisait pas, nous apprenons encore qu’actuellement le « sarcophage » — déjà décrépit — de Tchernobyl est sur le point de clamser.

Ce n’est que peu de temps après le célèbre drame qui a eu lieu dans la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986 que les autorités soviétiques ont construit un abri temporaire sur le réacteur numéro 4 accidenté. Et ce, dans l’attente désespérée de voir confinés ses tonnes de corium radioactif, d’uranium, de plutonium et de poussières hautement contaminées. Néanmoins, nous craignions désormais que la structure ne s’effondre totalement.

En vue de s’en protéger, il y a eu la mise en place d’une nouvelle superstructure — de 36 000 tonnes et mesurant 275 mètres de large pour 108 mètres de hauteur — en novembre 2016 et qui a démarré en juillet 2019.

Mais tandis que l’ancien sarcophage est enfermé dans cette autre structure en acier moderne — connue sous le nom d’Arche de Tchernobyl —, le risque d’effondrement court toujours. C’est ainsi qu’à l’aide de grues télécommandées — capables de démanteler les ruines en vue de leur traitement, de leur décontamination ou de leur élimination —, les travailleurs du chantier ont découvert que l’ancien sarcophage pouvait s’effondrer à tout mouvement, risquant une contamination radioactive tout autour du périmètre de confinement.

La construction de la structure principale a été achevée en 2016. Une merveille d’ingénierie, l’arc en acier était la plus grande structure mobile au monde.

La situation actuelle peut se résumer telle que dans le jeu de société Jenga : « Les structures de l’abri, construit il y a plus de 30 ans, sont simplement soutenues et ne sont maintenues sur les blocs de support que par la force de gravité », a déclaré dans un communiqué la société qui gère le site de l’usine de Tchernobyl. « Le retrait de chaque élément augmentera le risque d’effondrement des abris, ce qui entraînera la libération de grandes quantités de matières radioactives à l’intérieur de l’espace intérieur de la voûte de l’Arche de Tchernobyl ».

L’explosion de Tchernobyl a été la pire catastrophe nucléaire de l’Histoire. D’après The Lancet, l’Organisation mondiale de la santé estime que la radioactivité totale de Tchernobyl était 200 fois supérieure à celle des rejets combinés des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Et même si le coût économique total reste difficile à évaluer, on estime que la catastrophe a coûté environ 235 milliards de dollars en dommages et intérêts.

Par ailleurs, un rapport du Forum de Tchernobyl, soutenu par l’ONU en 2005, affirmait que moins de 50 personnes avaient perdu la vie des suites d’une exposition aux radiations, mais ce chiffre a été vivement contesté. Par la suite, une étude publiée en 2006 par l’International Journal of Cancer estime à 16 000 le nombre de pertes humaines en Europe.


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