Corey Hamilton/Flickr

De prime abord, nous sommes tentés de penser que les États-Unis d’Amérique seront parmi les premières nations au monde à promouvoir le TGV, surtout dans le Nord, compte tenu de l’étendue de leur territoire.

L’Europe et l’Asie avaient déjà pris de l’avance dans ce domaine. La question a été posée sur la plateforme Quora, d’où une réponse a été exprimée par Glenn Luk, spécialiste PE/VC et Investissement.

En effet, il a déclaré qu’il était un grand fan du TGV, qu’il a eu l’occasion d’emprunter en Asie dès 2008. Chose qui lui a permis de rejoindre une destination initialement accomplie en 5 heures, au bout de 2 heures seulement. Par ailleurs, il a pu traverser l’Europe en TGV et s’est rendu compte de son efficacité et de la propreté qui le caractérisent.

Tout a une réponse

Cela dit, il a déploré que les États-Unis aient pu investir des sommes colossales pour la seconde guerre d’Irak, alors que ces dernières auraient pu être consacrées à la réalisation des organes principaux du réseau des TGV et même au-delà en se permettant de le subventionner des années durant.

Néanmoins, Glenn qui est au demeurant étudiant en économie n’en est pas moins conscient des réalités économiques qui prévalent aux USA et qui font que le choix du TGV n’est pas aussi aisé, qu’il ne l’est en Europe ou en Asie de l’Est.

Dans le cadre de son étude, il a pris en compte une certaine somme de données, dont une cartographie de toutes les lignes à grande vitesse dans le monde. Un des facteurs fondamentaux qui ressort de son analyse se rapporte à la densité de la population.

Voyageant à travers les États-Unis, on pourrait observer un phénomène propre au pays qui fait que même les villes les plus denses en population sont très étalées en banlieue, contrairement à l’Europe et encore moins l’Asie ou la vie urbaine est très concentrée.

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L’urbanisation y est tout à fait particulière, sachant que l’écrasante majorité des Américains vivent dans des maisons individuelles, implantées sur des terrains particuliers très étalés. Les gens se déplaçaient à pied ou à cheval, pour couvrir des dizaines de kilomètres, avant l’avènement de l’automobile, qui a consacré davantage encore, l’individualisme séculaire des Américains.

Ceci étant, au départ déjà il n’était pas évident de localiser l’endroit le plus approprié pour l’implantation des gares de chemin de fer. En outre, même en empruntant le train pour leurs déplacements, il leur faut toujours faire du stop pour rejoindre leur foyer.

Un autre facteur, et pas des moindres, a contribué au délaissement des projets de TGV aux USA ; les droits de propriété qui se rapportent à la mise en place de nouvelles lignes de TGV sont extrêmement élevés.

Les É-U avaient réalisé un grand réseau de chemin de fer, à l’époque où les parcelles de terrain étaient accessibles, mais à présent ce n’est plus le cas. À titre comparatif, en Chine, la plupart des terrains sont administrés par l’État, donc plutôt aisément accessibles.
Il faudrait également prendre en ligne de compte que les Américains sont très attachés à l’automobile, depuis très longtemps, par pure tradition.

En dépit de dernières dispositions environnementales et l’empreinte carbone dans le monde, l’Amérique continuera de privilégier toujours le secteur stratégique automobile, un des fleurons de l’industrie US.

L’investissement consenti sur le réseau routier est évalué à des centaines de milliards de dollars, ce qui confirme l’attrait du pays pour le rôle primordial de l’automobile.

S’agissant de l’Europe, sa carte ferroviaire est tout à fait adaptée au TGV avec toute la panoplie des avantages sur le plan économique.

Pour le cas de la Chine, il est tout à fait aisé de procéder à la modernisation des anciennes lignes de chemin de fer et de les rentabiliser au mieux, compte tenu du niveau de fréquentation, des plus denses.

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Les lignes de TGV aux USA

Économiquement parlant, les investissements potentiels portant sur des lignes à grande vitesse seraient trop lourds, sans compter les frais d’entretien et les charges d’exploitation.

Partant de ces considérations, les seules options (solutions économiques) existantes se situent le long de la côte est des États-Unis qui pourrait relier Boston à Washington, en passant par New York.

Cependant, l’un des inconvénients majeurs en matière d’utilisation optimale du rail, c’est le manque d’utilisation des réseaux de type Web, tel que cela se fait en Europe et en Chine.

Par contre la spécificité du rail U.S réside dans le fret commercial qui prend en charge l’acheminement des matières premières en vrac, comme le pétrole brut, le charbon et le bois. Ce procédé s’est avéré extrêmement efficace et rentable, sur les plus longues distances.

Il se trouve que la particularité des trains de marchandises est leur lenteur. C’est pour cela que ces mêmes lignes de chemin de fer ne peuvent être utilisées pour le transport des voyageurs. Aussi, tout projet de lignes pour des TGV doit être réalisé en parallèle du réseau existant.

Ceci n’exclut pas le fait que les Américains demeurent optimistes tout de même sur cette question et pensent que d’autres solutions peuvent être trouvées.

L’espoir pour l’accès au transport ferroviaire à grande vitesse, au profit d’un transport plus économique, plus efficace et dans le respect de l’environnement, passe par les progrès technologiques de la nation.

Mais l’un des plus gros problèmes reste l’étalement des banlieues qui limite l’attractivité du TGV, alors que la voiture est quasi indispensable pour le transport des voyageurs vers leurs demeures.

Les spécialistes ciblent la conduite autonome, qui puisse prendre en charge les passagers dans les trains, en assurant leur acheminement à l’intérieur des banlieues.

Les Solutions palliatives au TGV passent par de nouvelles technologies du futur dont on n’a même pas idée à présent. Celles-ci peuvent envisager des moyens de déplacement qui puissent réduire les obstacles relevés plus haut et portant sur le patrimoine du droit de propriété, par la conception de tunnels souterrains et des modules de transport individuel combinés aux transports conventionnels.

Une société aussi riche et productive que les USA est parfaitement capable d’investir de gros moyens financiers pour résoudre les problèmes de transport tout en maintenant un niveau de vie élevé.

Toujours animés de leur optimisme légendaire, les Américains pensent être suffisamment futés et en capacité de créer de nouvelles technologies, susceptibles de surpasser les obstacles du moment. Dans le programme, des trains à grande vitesse qui puissent relier les 48 États américains.


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